Réalité n En dépit des énormes potentialités dont dispose la côte oranaise, les opérateurs de la pêche affrontent des entraves d?ordre financier et bureaucratique. La production et l?exportation des produits de mer ont commencé à attirer l?attention des autorités publiques à partir de la fin des années 1970. La forte demande de poisson blanc comme le merlan, de crustacés dont la crevette royale et de mollusques de la Méditerranée par les consommateurs européens a incité les responsables du secteur à encourager la création de sociétés mixtes ; cette nouvelle approche donnera naissance à la première société algéro-espagnole, Elfine. Cette dynamique donnera naissance à une dizaine d'unités de production, de transformation et d'exportation de poisson, dont Agromar, Zama, Exmar, Alfish et Masfina... Lancées dans une dynamique de modernisation, ces sociétés ont réussi à mettre en place leurs chaînes de froid et à se conformer à l'instruction ministérielle n°189 de juillet 2004 qui définit les normes d'hygiène et sanitaires relatives aux produits de la mer et celles relatives aux marchandises destinées à l'exportation vers l'espace de l'Union européenne. La tendance, aujourd'hui, est au développement, surtout depuis l'année dernière durant laquelle près de 1 000 tonnes de différents produits de la mer, dont 427 tonnes de crustacés, 492 de mollusques et 6,25 de poisson congelé ont été exportées pour un montant global de 3,732 millions d'euros. Les opérateurs estiment que les arcanes du secteur des exportations restent peu accessibles. Ils font face à plusieurs entraves, dont les lenteurs des institutions bancaires, la difficulté d'accéder aux crédits? «Les banques, qui restent à la traîne par rapport aux aspirations des opérateurs qui versent au Trésor public des sommes considérables en devises étrangères, doivent revoir leur stratégie pour ne pas entraver le développement du secteur», précise le gérant d?Agromar. L'obtention, localement, de certificat sanitaire pour l'exportation des produits constitue un autre obstacle. Ce document n?est délivré que par les services centraux de la tutelle à Alger, «ce qui se répercute négativement sur le respect des délais de livraison des produits exportés et nous fait perdre des opportunités sur le réseau on-line», souligne le gérant de Zama. Le directeur des ressources halieutiques a, pour sa part, affirmé que la création prochaine d?un laboratoire régional spécialisé à Oran et la mise en ?uvre de la stratégie de la restructuration du secteur seront d?un apport considérable pour le développement du secteur.