Patrimoine n Plaidons en faveur de la préservation des manuscrits du soufisme. Lors du colloque sur un thème relatif au soufisme, les participants ont appelé à accorder davantage d'intérêt au patrimoine soufi, notamment les manuscrits. Le Pr Mokhtar Hassani, de l'université d'Alger, a estimé que le patrimoine algérien en général «n'est pas un centre d'intérêt pour les chercheurs», pas même pour les étudiants. Il a souligné à cet égard que «le patrimoine manuscrit soufi occupe une grande partie des bibliothèques des zaouïas de la majorité des wilayas du pays». Citant la wilaya d'Adrar qui accueillera le siège du Centre national des manuscrits, il a précisé que «la majeure partie des manuscrits qui y sont conservés est consacrée à la théologie, notamment au soufisme». Dans ce contexte, M. Hassani a déploré la dégradation des manuscrits, appelant ainsi à procéder, en urgence, à leur authentification et classification. De son côté, Amar Djidel de l'université d'Alger a précisé que le soufisme «est un engagement intrinsèque et non un reniement de la civilisation», plaidant pour «un soufisme réaliste, en harmonie avec la nature humaine et socle d'une approche visant une implication effective de l'homme dans sa société». Le conférencier a divisé l'étude du soufisme en deux parties, la première abordant le soufisme en tant que phénomène artistique et la deuxième en tant que savoir dont la teneur exceptionnelle et plurielle jouit de la communion de ses adeptes. Organisé par le Laboratoire du discours soufi dans la langue et la littérature, à l'annexe de l'université d'Alger de Bouzaréah, le colloque, qui s?est tenu lundi et mardi, a porté sur «Le discours soufi entre la vision esthétique et la dimension soufie», autrement dit, il était question de définir le concours du discours du soufisme dans la création artistique. Car le soufisme, précisons-le, comporte deux dimensions : une ancienne liée à la religion et l'âme auxquelles la survie du genre humain est intimement liée, et une nouvelle dimension que «d'aucuns estiment comme la référence de nature à rendre son humanisme à l'homme à l'ère de la prédominance de la matière et de la déperdition des valeurs, il permet à l'âme humaine de retrouver son authenticité dans un monde de conflits et de crises», a expliqué Mohamed Gheras, secrétaire général au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce dernier a estimé que le soufisme, qui s'inspire des valeurs de la fraternité, de la tolérance et de la non-violence, est le fondement de toute civilisation authentique, voire le maillon fort de la science.