Evénement n Les travaux du 4e Colloque maghrébin consacré aux manuscrits du fiq'h et du soufisme ont débuté, hier samedi, à Oran. Cette rencontre de deux jours est organisée par le Laboratoire des manuscrits de la civilisation musulmane de l'Afrique du nord relevant de l'Institut des sciences humaines et de la civilisation musulmane de l'université d'Oran, avec la collaboration de plusieurs laboratoires de recherche. Souad Bendjaballah, ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, qui a présidé l'ouverture des travaux, a mis en exergue «l'intérêt qu'accorde l'Algérie à la préservation et la valorisation des manuscrits qui représentent un patrimoine d'une grande valeur». Elle a indiqué que ce colloque maghrébin intervient après la réunion, en novembre dernier, de la commission mixte interministérielle, mise sur pied conformément à la convention internationale relative à la préservation du patrimoine et chargée de l'élaboration des textes relatifs à ce document mis en application au mois d'avril dernier. Mme Bendjaballah a souligné l'importance des rencontres scientifiques dans la multiplication des opportunités d'échanges entre les laboratoires de recherche, la mise en place de commissions mixtes et la création d'une bibliothèque virtuelle et de sites Internet consacrés aux manuscrits. Pour sa part, Larbi Chahed, recteur de l'université d'Oran a mis l'accent sur la pertinence de ce type de rencontre dans la préservation des manuscrits et le développement de la recherche académique. Les travaux de la séance du matin ont abordé la situation et l'importance du manuscrit dans le Maghreb arabe. Le professeur Youssi El-Houari de l'université d'Oran a présenté une étude consacrée à un manuscrit du Cheikh Mohamed Ben Ali Essenoussi El-Khettabi El-Idrissi qui avait abordé des concepts et des notions de fiq'h. Abordant le rôle de cet éminent Cheikh dans la construction de l'identité musulmane et la lutte contre l'invasion européenne, le conférencier a indiqué que ce manuscrit, élaboré durant les années 30 du siècle dernier, revêt une grande valeur scientifique. «La pensée d'El-Idrissi El-Khettabi qui avait pris ses distances des travaux de l'imam Malek dans 10 concepts du fiq'h a rayonné sur l'ensemble du monde musulman», a-t-il précisé. Le Dr Sadek El-Gheriani de l'université El- Fath en Libye a évoqué dans une conférence consacrée aux recueils et aux travaux du fiq'h, menacés aujourd'hui de disparition, le regain d'intérêt pour les manuscrits dans les pays du Maghreb arabe. Il a relevé les difficultés qui entravent les travaux des chercheurs maghrébins qu'il a expliquées par «une approche et un traitement territorial réducteur des documents». Les travaux de ce colloque auxquels participent des chercheurs maghrébins se poursuivront par des conférences consacrées aux personnalités du rite soufi et au soufisme.