Paradoxe n Alors que les pouvoirs publics font tout pour encourager la consommation du générique, les prescripteurs et les pharmaciens ne semblent pas s?inscrire dans cette logique. Il n?est un secret pour personne que la consommation de médicaments génériques permet de maîtriser la lourde facture d?importation et peut permettre d?économiser jusqu'à 100 millions de dollars par an. Sur le plan thérapeutique, les génériques ont prouvé leur efficacité, c?est pourquoi ils ne cessent de susciter l?intérêt des responsables de ce secteur. Il est utile de préciser, à cet effet, que toutes les molécules peuvent être copiées par les laboratoires, dès lors qu?elles tombent dans le domaine public. Et dans la mesure où ces laboratoires n?ont pas investi dans la recherche ayant conduit à la découverte de ces molécules, ils les cèdent à un prix moyen de 30 % moins cher que le créateur de la spécialité. Le générique connaît un élan sans précédent depuis quelques années et ce, dans plusieurs pays du monde, de par notamment l?augmentation de la marge bénéficiaire des pharmaciens. Cependant, la réalité dans notre pays est tout autre. Ces médicaments continuent, jusqu?à présent, à susciter la réticence aussi bien des patients que des prescripteurs. Pourtant, «grâce aux génériques, nous pouvons soigner plus de malades avec la même enveloppe financière. D?ailleurs, la définition d?un générique est d?être 30 % moins cher au minimum. Evidemment, tout produit doit prouver son efficacité. L?idéal serait que nous puissions un jour élaborer nos besoins en médicaments, en Algérie», atteste le Pr Bouzid, chef de service au Centre Pierre-et-Marie-Curie d?Alger. À en croire des témoignages, certains de nos médecins évitent de prescrire le générique et privilégient les médicaments des laboratoires. Pour les prescripteurs, les laboratoires connus représentent en effet un gage de sécurité. Et pour garder leur clientèle, les pharmaciens, de leur côté, préfèrent respecter à la lettre la prescription du médecin. Il s?agit d?une affaire de marges, indique-t-on aussi. Notons que 20 % de la marge sur un produit onéreux représente un gain plus conséquent pour une officine. Un état de fait corroboré par certains laboratoires qui se sont mis, depuis quelque temps, à vendre le générique au même prix que le princeps.