Le mouvement associatif, censé refléter la dynamique d?une société démocratique et plurielle, peine à sortir de sa léthargie. Rares sont les associations qui résistent et perdurent, la plupart sont stoppées dans leur élan après quelques années d?activité, le plus souvent sans agrément. L?association a un double rôle, interne et externe. Sur le plan interne, c?est une école de citoyenneté qui inculque à l?individu les valeurs sociales, le sentiment d?appartenance à une communauté, la tolérance, la solidarité, le civisme, etc. L?adhésion à une association est un moyen, pour les citoyens, de participer à la vie publique. Sur un plan externe, elle est de fait un maillon fort de la société civile qui renforce la cohésion sociale ; elle est aussi une force de proposition porteuse d?idées qui concernent la vie des citoyens en général, se positionnant comme intermédiaire entre les décideurs et les citoyens. Sur le plan économique, les associations sont créatrices d?emplois. A titre d?exemple, en France, pays dont les statistiques sont disponibles sur le net, elles ont créé un million d?emplois et un Français sur deux est structuré dans une association. La présence et l?ancrage des associations renseignent sur la bonne santé de la société civile, le degré de son épanouissement et devient la mesure des rapports entre l?Etat et la société civile. La différence entre un Etat policier et un Etat démocratique réside d?abord à ce niveau. Chez nous, malheureusement, le mouvement associatif vit une profonde léthargie qui s?explique par plusieurs raisons : problèmes matériels, lois floues, luttes intestines, absence d?une culture civique, lourdeurs bureaucratiques, etc. Pour y remédier, le mouvement associatif doit être au centre des préoccupations des autorités, qui doivent réformer leurs lois, laisser la libre initiative s?exprimer dans le cadre de ces lois pour voir émerger une Algérie plurielle, moderne, sûre d?elle-même.