La Casbah d?Alger illustre bien un exemple concret de prise en charge bâclée et de gestion mal assumée. Cette citadelle, classée patrimoine universel, subit, depuis longtemps, les injures du temps, l?incivisme de ses habitants, l?incompétence avérée de ceux-la mêmes qui furent chargés de la restaurer. Le constat est dur à supporter. Des réunions stériles, des entreprises pléthoriques et inaptes, des sommes énormes allouées en pure perte, des logements attribués dans l?urgence ont vite fait de La Casbah un gouffre sans fond. Un embrouillamini à vous donner le tournis. Les opérations de relogement donnent lieu à d?occultes tractations et on voit tourbillonner le vent de la magouille. Les vrais amis de La Casbah capitulent devant l?entêtement des pseudo-rénovateurs qui maintiennent l?illusion avec les deniers de l?Etat. Aujourd?hui, on voit resurgir le débat sur La Casbah qui se doit d?être prise en charge avec sérieux, dans le souci de lui épargner toute sorte de maladies. Or, le vrai problème est de dire ce que l?Etat projette comme méthode de restauration de ce vieux site. En finir avec le bricolage et l?improvisation. Assigner au mouvement associatif une mission qui soit conforme, avec ses moyens et ses ambitions. L?Etat, par le truchement d?un organisme fiable, doit être le seul maître à bord avec une vision large, éclairée et soutenue. L?Etat devrait, pour faire montre de sa bonne volonté, choisir des partenaires fiables, désintéressés, crédibles pour en finir avec le dossier Casbah. La vieille M'dina est en ruines et les faux tuteurs autoproclamés se réjouissent d?emblée pour faire étalage d?une passion qui n?est que trop feinte pour tirer profit de la détresse de ce haut lieu de notre histoire nationale. A bon entendeur...