Données n En 2005, l?Enacta a procédé à l?immobilisation de 78 838 véhicules. Un chiffre appelé à augmenter pour l?année en cours. «Interdits à la circulation, ces véhicules pourraient être rejoints par les 131 840 autres qui sont actuellement en sursis vu qu?ils sont soumis à une contre-visite», a indiqué M. Abdallah Leghreib, directeur général de l?Enacta (Etablissement national du contrôle technique). Selon lui, ce chiffre risque de connaître une augmentation en 2006 et ce, pour plusieurs raisons. Le contrôle, avant l?année en cours, ne concernait que les véhicules utilitaires, alors que pour 2006, les véhicules de tourisme sont dans la liste des «contrôlables». Les 124 agences opérationnelles à travers le territoire national seront soutenues par 36 autres qui entreront en activité progressivement. «Cela en plus d?un personnel de plus en plus rodé à ce genre de missions alors qu?au début on manquait sérieusement d?expérience», dira M. Leghreib. Toutefois, le responsable hésitera à forcer l?optimisme vu les insuffisances que connaît son secteur d?activité. En effet, le manque d?expérience ne sera pas pallié de sitôt, au regard de l?ampleur de la mission. Constat que confirmera le sous-directeur du ministère des Transports Taha Messaoudi Nasser. «Je ne peux vous dire quand nous serons prêts à 100%», dira-t-il en ajoutant que la mission s?annonce ardue au regard des moyens lourds qu?elle nécessite. «Pour contrôler une seule pièce, il faut recourir à un laboratoire spécialisé, or un véhicule est constitué de près de 150 000 pièces», affirme-t-il. L?immensité du territoire algérien représente un autre défi pour le contrôle technique en Algérie. Sur le papier, la quasi-totalité du territoire est couverte puisque 47 wilayas sur les 48 sont couvertes, néanmoins sur le terrain la réalité est tout autre. «Imaginez un automobiliste habitant la daïra de In Salah qui doit prendre son véhicule et parcourir 700 km pour se rendre au chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset afin d?y effectuer un contrôle technique avant de refaire la même distance pour rentrer chez lui», dira M. Leghreib. Réaliser des centres de contrôle technique dans toutes les daïras de la région sud du pays n?est pas la solution, vu le nombre réduit de véhicules. Un investissement qui demande des fonds considérables avec le risque de ne jamais amortir pareilles dépenses. La solution se trouve dans les unités mobiles qui devront se déplacer vers différentes villes du Sud. Certaines existent déjà, mais sont insuffisantes pour couvrir toute la zone sud. Le contrôle technique, qui a commencé voilà trois années en Algérie, devra relever plusieurs défis avant de devenir une réalité pour tout le territoire national. l Le directeur de l?Enacta a révélé que les lacunes au niveau du système de freinage sont les plus fréquentes conduisant les responsables à immobiliser les véhicules concernés. Les défaillances au niveau du système de direction et suspension viennent en deuxième position.