Eventualité n Le prix de «la viande des pauvres» risque d?augmenter dans les prochains mois. D?aucuns ont certainement remarqué que le prix du poulet a considérablement augmenté, ces derniers jours, après une sensible baisse qui aura duré plusieurs semaines. Cette situation est due, selon Benhamza Taha, responsable au sein de la Coordination nationale provisoire des professionnels de l?aviculture, qui s?exprimait, hier, lundi, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale lors de l?émission hebdomadaire L?Invité de la presse, à un déséquilibre entre l?offre et la demande. «Auparavant, 22 millions de poulets étaient mis sur le marché mensuellement. Mais depuis un moment, l?offre ne dépasse pas les 6 millions dans le meilleur des cas», dira-t-il à ce propos. Tout en faisant remarquer que la consommation du poulet a baissé «de 40 ; 50 voire 70 % » ces derniers mois sous l?effet de la psychose suscitée par le danger de la propagation de la grippe aviaire à travers le monde, il affirmera que la filière avicole, qui emploie quelque 150 000 familles, est «sinistrée». Les pertes subies par les professionnels de l?aviculture sont estimées par Benhamza Taha à «200 ou 250 millions de dollars à fin février». Selon lui, ce sont les petits élevages qui ont été les plus touchés : «Leurs propriétaires ont, dans leur quasi-totalité, fait faillite.» 50 % des emplois assurés par la filière avicole risquent d?être perdus d?ici à l?été au rythme où vont les choses, à en croire l?invité de la Chaîne II. Pis encore, «nous serons incapables de produire les 300 millions de poulets que nous produisons annuellement», poursuivra-t-il non sans relever que les prix augmenteront le cas échéant. Face à cette situation, les professionnels de l?aviculture n?ont eu d?autre choix que de tirer la sonnette d?alarme et de demander aux pouvoirs publics de prendre des mesures à même de sauver la filière, dont notamment leur indemnisation et le rééchelonnement de leurs dettes (pour ceux qui en ont). De l?avis de Benhamza Taha, les autorités se sont montrées attentives aux doléances des aviculteurs. «On nous a même dit que des indemnisations sont prévues», affirmera-t-il à ce sujet. Sur un autre plan, et pour rassurer les citoyens, le responsable de la Coordination nationale provisoire des professionnels de l?aviculture a tenu à souligner que les aviculteurs, en amont de la chaîne de production, sont soumis à des contrôles «rigoureux».