Résumé de la 47e partie n Après avoir vendu Nôzhatou pour cent mille dinars, le cupide Bédouin part à la recherche de Daoûl Makân dans l?espoir de le vendre au même prix ou plus. Mais pour ce qui est de la jeune Nôzhatou, voici ! Le bon marchand, une fois qu'il l'eut conduite dans sa maison, lui donna des vêtements fort riches et d'une grande finesse, tout ce qu'il y avait de plus beau, puis il alla avec elle au souk des orfèvres et des bijoutiers et lui fit choisir, à son goût, les bijoux et les joyaux qui lui plaisaient et il les mit tous dans une écharpe de satin et les porta à la maison et les lui mit entre les mains. Puis il lui dit : «Maintenant, tout ce que je désire de toi, en retour, c'est que tu n'omettes pas de dire au prince Scharkân, lorsque je t'aurai conduite dans son palais, le prix exact auquel je t'ai achetée, pour qu'il n'oublie pas de le mentionner, à son tour, dans la lettre de recommandation que je désire avoir pour le roi Omar Al-Némân à Bagdad. Et, de plus, je voudrais que le prince Scharkân me donnât un sauf-conduit et une patente pour que les marchandises que désormais je prendrai avec moi, dans l'intention de les vendre à Bagdad, ne payent pas de droits ni d'impositions à leur entrée à Bagdad.» A ces paroles, Nôzhatou eut un soupir et ses yeux se mouillèrent de larmes. Alors le marchand lui dit : «O ma fille, pourquoi, chaque fois que je prononce le nom de Bagdad, te vois-je ainsi soupirer avec des larmes dans les yeux ? Y aurais-tu quelqu'un de toi aimé, ou un parent, ou un marchand ? Parle, ne crains rien ; car je connais tous les marchands de Bagdad et les autres.» Alors Nôzhatou dit : «Par Allah ! je n'y ai d'autre connaissance que le roi Omar Al-Némân lui-même, maître de Bagdad !» Lorsque le marchand de Damas eut entendu cette chose extraordinaire, il ne put s'empêcher de pousser un grand soupir de bonheur et de contentement et se dit en lui-même : «Voilà mon but atteint !» Puis il demanda à la jeune fille : «Lui aurais-tu été proposée déjà par un marchand d'esclaves, avant cette fois ?» Elle répondit : «Non, mais simplement j'ai été élevée, dans son propre palais, avec sa fille. Et il me chérissait beaucoup ; et toute demande que je lui ferais serait pour lui chose sacrée. Si donc tu voulais obtenir de lui une faveur quelconque, tu n'aurais qu'à me le dire et à m'apporter une plume, une écritoire et une feuille de papier, et je t'écrirais une lettre que tu remettrais en main propre au roi Omar Al-Némân, et tu lui dirais : ?O roi, ton humble esclave Nôzhatou a éprouvé les vicissitudes du sort et du temps et les souffrances des nuits et des jours ; et elle a été vendue et revendue, et a changé de maîtres et de maisons ; et elle se trouve pour le moment dans la demeure de ton représentant à Damas. Et, de plus, elle te fait parvenir son salut et son souhait de paix !?» A ces paroles surprenantes et pleines d'éloquence, le marchand fut à la limite de la joie et de l'étonnement, et l'affection pour Nôzhatou augmenta considérablement dans son c?ur ; et, plein de respect, il lui demanda : «Sans doute, ô jeune fille merveilleuse, tu as dû être enlevée de ton palais et trompée et vendue. Et sans doute tu dois être versée dans les lettres et la lecture du Coran.» (à suivre...)