Résumé de la 62e partie n Nôzhatou et Scharkân apprennent qu?ils sont frère et s?ur. Pour éviter que le secret s?ébruite, le prince élabore un stratagème? Et Scharkân dit : «Je l'appellerai Force-du-Destin !» Et Scharkân se hâta de faire appeler son grand chambellan, lui donna Nôzhatou en mariage, séance tenante, et l'envoya chez lui, elle et la petite fille, en le comblant lui-même d'autres cadeaux. Et le grand chambellan emmena Nôzhatou et sa fille dans sa maison et ne manqua pas de la combler elle-même d'égards et de largesses et de donner la fillette aux soins des nourrices et des servantes. Tout cela ! Et Daoul'makân, le frère de Nôzhatou, et le bon chauffeur du hammam s'apprêtaient à partir pour Bagdad avec la caravane de Damas. Or sur ces entrefaites, arriva un second courrier de la part du roi Omar AI-Némân, porteur d'une seconde lettre pour le prince Scharkân. Et voici le contenu de cette lettre. Après l'invocation : «Ceci est pour te dire, ô mon fils bien-aimé, que je continue à être en proie à ma douleur et à goûter l'amertume d'être séparé de mes pauvres enfants. «Et ensuite ! Sitôt ma lettre reçue, il te faudra m'envoyer le tribut annuel de la province de Scham et profiter de la caravane pour m'envoyer également ta jeune épouse que je désire beaucoup connaître et dont surtout je souhaite fort mettre à l'épreuve la science et la culture d'esprit. Car je dois te dire que je viens de voir arriver dans mon palais, venant du pays des Roum, une vénérable vieille femme accompagnée de cinq adolescentes qui connaissent tout ce qu'un homme peut atteindre dans les sciences et les connaissances humaines. «Et la langue est impuissante à décrire les qualités de ces adolescentes et la sagesse de la vieille, car elles ont toutes les perfections. Aussi je me suis pris pour elles d'une véritable affection, et j'ai voulu les tenir en ma possession dans mon palais et mon royaume, à portée de ma main, car nul roi sur la terre n'a semblable ornement pour son palais. J'en ai donc demandé le prix d'achat à la vieille qui me répondit : ?Je ne pourrais les vendre qu'au prix du tribut annuel qui te revient de la province de Scham et de Damas.? Et moi, par Allah ! je n'ai point trouvé que ce prix fût élevé, et je l'ai même trouvé indigne d'elles ; car chacune des cinq adolescentes, à elle seule, vaut bien plus que cela. J'ai donc accepté ce prix d'achat et je les ai invitées à habiter dans mon palais, en attendant l'envoi prochain du tribut annuel que j'attends au plus vite de ta sollicitude, ô mon enfant. Car ici la vieille s'impatiente et a hâte de retourner dans son pays. «Et surtout, mon fils, n'oublie pas de m'envoyer, en même temps, ta jeune épouse, dont la science nous sera utile pour juger des connaissances des cinq adolescentes. Et je te promets, si ta jeune épouse parvient à les vaincre en science et en culture d'esprit, de t'envoyer les adolescentes en présent à toi-même et, en plus, de te faire cadeau du tribut annuel de la ville de Bagdad. Et que la paix soit sur toi et sur tous ceux de ta maison, ô mon fis !» Lorsque Scharkân eut lu cette lettre de son père? (à suivre...)