Résumé de la 65e partie n Daoul?Makân, obnubilé par le souvenir de sa s?ur, décide de se joindre à une caravane qui transporte à Bagdad le tribut de la province de Damas et Nôzhatou? Et le chauffeur dit : «Et je vais avec toi car je ne saurais te laisser seul aller à Bagdad après t'avoir accompagné de Jérusalem à Damas !» Et Daoul'makân répondit : «O mon frère, je t'aime et te respecte !» Alors le chauffeur prépara toutes choses, mit le bât et une besace sur l'âne et des provisions dans la besace ; puis il se serra la taille et releva les pans de sa robe et les attacha à sa ceinture, et fit monter Daoul'makân sur l'âne. Alors Daoul'makân lui dit : «Monte derrière moi.» Mais le chauffeur se refusa en disant : «Je m'en garderai bien, ô mon maître, car je veux être entièrement à ton service.» Et Daoul'makân dit : «Il faut au moins monter te reposer une heure derrière moi, sur l'âne !» Il répondit : «Si par hasard je venais à me trop fatiguer, je monterais me reposer une heure derrière toi.» Alors Daoul'makân lui dit : «O mon frère, je ne puis, en vérité, rien te dire maintenant ; mais, à notre arrivée chez mes parents, tu verras, je l'espère, comment je saurai reconnaître tes bons services et ton dévouement.» Et comme la caravane, profitant de la fraîcheur nocturne, se mettait en marche, le chauffeur à pied et Daoul'makân sur l'âne la suivirent, alors que le grand chambellan et son épouse Nôzhatou, entourés de leur nombreuse suite, tenaient la tête de la caravane, montés chacun sur un dromadaire de race. Et l'on marcha toute la nuit jusqu'au lever du soleil. Et, comme la chaleur devenait trop forte, le grand chambellan donna l'ordre de faire halte à l'ombre d'un bouquet de palmiers. Et l'on descendit pour se reposer et l'on donna à boire aux chameaux et aux bêtes de somme. Après quoi l'on repartit et l'on marcha encore durant cinq nuits, au bout desquelles on arriva à une ville où l'on s'arrêta trois jours ; puis on continua le voyage jusqu'à ce que l'on ne fût plus qu'à quelque distance de la ville de Bagdad, ce dont on jugea à la brise qui en venait et qui ne pouvait venir que de la seule Bagdad... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Quand vint le soir, elle dit : Lorsque Daoul'makân eut senti cette brise de son pays, les bouffées emplirent sa poitrine du souvenir de sa s?ur Nôzhatou, de son père et de sa mère, et il pensa aussitôt à l'absence de sa s?ur et à la douleur de ses parents le voyant revenir sans Nôzhatou ; et il pleura et se sentit oppressé extrêmement et récita ces strophes : «Objet que j'aime ! Ne pourrai-je jamais de toi me rapprocher ? objet que j'aime ! Et ce silence sera-t-il toujours triomphant ? Ah ! qu'elles sont courtes les heures de l'union et leurs délices ! Ah ! qu'ils sont longs les jours de l'absence ! «Viens ! Viens ! Prends-moi par la main ! Voici que mon corps a fondu de toute l'ardeur de mon désir ! Viens et ne me dis pas d'oublier. Par Allah ! ne me dis pas de me consoler. Ma seule consolation serait de te sentir dans mes bras !» (à suivre...)