Résumé de la 69e partie n Pendant une halte de la caravane, dans la nuit, Daoul?makân récite des poèmes. Nôzhatou les entend. Le c?ur battant, elle envoie son eunuque à sa recherche. Elle veut lever le doute? Il répondit : «De tout c?ur généreux et comme hommage dû ! Mais pour ce qui est de mon nom, il est depuis longtemps effacé, comme mon c?ur est consumé et mon corps abîmé. Et mon histoire est digne d'être écrite avec les aiguilles sur le coin intérieur de l'?il. Et je suis devenu tel l'ivrogne qui a tellement abusé des vins qu'il en est devenu infirme pour la vie ! Et je suis comme le somnambule ! Et je suis comme le noyé de la folie !» Lorsque Nôzhatou, dans la tente, eut entendu ces paroles, elle se mit à sangloter et dit à l'eunuque : «Demande-lui s'il a perdu quelqu'un de cher, comme, par exemple, une mère, un père ou un frère !» Et l'eunuque sortit et questionna Daoul'makân comme le lui avait ordonné sa maîtresse. Il répondit : «Hélas ! oui, j'ai perdu tout cela et, en plus, une s?ur qui m'aimait et dont je n'ai plus de nouvelles, car le destin nous a séparés !» Et Nôzhatou, à ces paroles que lui rapporta l'eunuque, dit : «Fasse Allah que ce jeune homme puisse trouver une consolation dans ses malheurs et se réunir à ceux qu'il aime !» Puis, elle dit à l'eunuque... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Elle dit : Il m'est parvenu, ô roi fortuné, que Nôzhatou, l'épouse du chambellan, dit à l'eunuque : «Va maintenant le prier de nous chanter quelques vers sur l'amertume de la séparation.» Et l'eunuque alla lui faire la prière comme l'avait ordonné sa maîtresse. Alors Daoul'makân, assis non loin de la tente, appuya sa joue sur sa main et comme la lune éclairait les gens endormis et les bêtes, sa voix fusa dans le silence : «Dans mes vers aux rimes mélodieuses, j'ai assez chanté l'amertume de l'absence et le triomphe de cette cruelle, de l'éloignement de qui j'ai tant souffert. «Maintenant, moi qui de poudre d'or sertis mes vers admirablement ouvrés, je ne veux plus chanter que les choses de joie et l'épanouissement. Les jardins de roses parfumés, et les gazelles aux yeux noirs et les cheveux des gazelles. «Bien que la cruelle ait déjà été le jardin de mes délices et ses joues les roses du jardin, et ses seins les poires et les grenades, et sa chair le miel et la rosée. «Mais désormais, sans m'attarder ni m'attacher, je veux passer ma vie dans la sérénité, entre de tendres vierges flexibles comme les jeunes rameaux flexibles, entre des beautés intactes comme les perles imperforées. Au son des luths suaves et des guitares, en buvant la coupe aux mains de l'échanson, dans les prairies de roses et de narcisses. «Et je humerai tous les parfums de la chair, et je sucerai la salive délicate sur les lèvres, en choisissant des lèvres épaisses et de couleur rouge foncé. «Et je reposerai mes yeux sur leurs tièdes paupières. Et nous serons assis en rond près de l'eau vive chantante de mes jardins !» (à suivre...)