Résumé de la 14e partie n Martyrisé dans son enfance par son père, Peter Kurten s'enfuit et verse dans la délinquance. Il devient pyromane et prend goût à la vue du sang… Mobilisé au cours de la Première Guerre mondiale, il déserte. Il est pris et envoyé en prison. Jusqu'en 1920, il accumulera les condamnations et passera plus de temps dans les prisons qu'en liberté. Il fait la connaissance d'une ancienne prostituée qui a été condamnée à cinq ans de prison pour avoir tué un homme et il l'épouse. La femme témoignera plus tard en faveur de Peter, en disant qu'il a toujours été un époux correct et que leur vie conjugale a été des plus normales, en tout cas sans problème particulier. En 1925, le couple quitte Mïlheim pour s'installer à Düsseldorf, ville plus importante donc offrant plus de perspectives. C'est la crise économique et la ville, comme les autres grandes cités allemandes, est en proie au chômage et à la précarité. Mais Kurten parvient à trouver du travail et le couple ne souffre pas beaucoup de la crise. Il a quarante-six ans et il paraît rangé. Toujours bien habillé et bien rasé, on le voit dans les rues de Düsseldorf, vaquant à ses affaires. Il est très discret, ne se mêle pas des affaires des autres et quand il parle, c'est toujours d'une voix douce, presque féminine. C'est cette douceur peut-être qui va lui permettre, en février 1925, d'attirer sa première victime, une jeune femme qu'il viole puis tue. Le sang qui gicle des blessures de la victime le fascine. Pour la première fois, il se penche sur la plaie et y colle goulûment ses lèvres. Plus tard, devant la cour qui le jugera pour ses crimes, il se confessera : «Ce n'est pas tant tuer qui m'intéresse, c'est de faire des blessures pour voir le sang jaillir. J'aime entendre le bruit qu'il fait quand il s'écoule, ce bruit, c'est comme un murmure, on ne peut le comparer à aucun autre bruit ! J'aime sentir le parfum qu'il dégage et, par dessus tout, j'aime son goût. Il me procure une grande chaleur et un plaisir intense !» Le plaisir du sang, il ne le compare qu'à celui du feu. «Le feu m'attire, j'aime le rougeoiement des flammes qui montent, je frémis quand j'entends les appels à l'aide et les cris de détresse !» Quand la police découvre la victime, c'est la stupéfaction : elle a été vidée de son sang ! Mais Düsseldorf n'est pas au bout de ses surprises : les cadavres vont se multiplier à partir du mois d'août 1929. On pense d'abord à plusieurs tueurs sadiques, mais bientôt on s'aperçoit que les crimes sont «signés». Kurten a, en effet, sa façon de tuer : il étrangle ou poignarde ses victimes avant de les mutiler. Il leur fend les lèvres, les énuclée, leur défonce les tempes et surtout les vide de leur sang. Comme on ne retrouve pas le sang aux côtés des victimes, on comprend que le tueur le «récupère», voire le boit ! Cette hypothèse est confirmée quand Kurten envoie, à la police ou aux parents des victimes, des lettres signées «le Vampire de Düsseldorf». (à suivre...)