Résumé de la 121e partie n Peter Kurten est enfin arrêté. Il avoue sans difficulté ses crimes. Il apparaît tout de suite comme un être totalement dépourvu de scrupules. Au cours du procès, après avoir proclamé qu'il tuait pour assouvir ses instincts sexuels, Kurten s'écrie qu'il a agi pour se révolter contre l'ordre social. «Qu'est-ce que cette société qui opprime les gens et les prive de leur dignité ? Les bourgeois s'enrichissent et les ouvriers croupissent dans la misère ! Il fallait faire quelque chose qui fasse bouger les masses !» Avait-il besoin pour manifester sa révolte, de tuer des innocents et de les mutiler comme il l'a fait ? De s'abreuver de leur sang ? — Non, répond Kurten, cela, je l'ai fait pour le plaisir ! Mais il ne se sent pas moins fier de lui. «Les gens, dit-il, doivent me témoigner de la reconnaissance, en fait j'ai permis l'arrestation du vampire de Düsseldorf !» Il oublie que le vampire, c'est lui ! Son avocat plaide la démence mais les psychiatres, qui l'ont déclaré psychopathe, refusent de le considérer comme fou. Il sait parfaitement faire la distinction entre le bien et le mal, il est donc responsable de ses actes. Au terme du procès, qui ne dure que dix jours, il est reconnu coupable de tous les chefs d'accusations dressés contre lui et il est condamné séparément pour chacun des crimes commis : une peine de prison de quinze années pour agressions et coups et neuf condamnations à mort. Ce verdict, s'il satisfait une grande partie de l'opinion publique allemande, atterrée par les crimes atroces de Kurten, indigne une autre partie. «Comment, protestent les journaux libéraux, peut-on envoyer sur l'échafaud un pauvre fou, qui ne sait pas ce qu'il fait ?» Des campagnes sont aussitôt menées pour la révision du procès mais celle-ci est refusée. Kurten dépose une demande de grâce qui reçoit le soutien de centaines de gens. En vain. Le premier juillet, la veille de l'exécution, il écrit une lettre aux parents de chacune de ses victimes. «Demain, dit-il, je serai exécuté, le sang qui s'écoulera de ma tête tranchée me lavera définitivement de mes crimes et vous serez ainsi vengés. Alors, puisque vous aurez obtenu réparation, ne me refusez pas votre pardon ! Je vous le demande, en vous suppliant, de toutes les forces de mon être, de mes larmes et de mon sang, de me pardonner. Votre pardon m'est nécessaire pour obtenir celui de Dieu devant Qui je vais comparaître demain !» Il y a beaucoup de dramatisation et de mise en scène mais il n'y a pas de doute que Peter Kurten était sincère. Il est possible aussi qu'il soit fou... Le 2 juillet 1931, au petit matin, il est conduit sur les lieux du supplice. Selon les témoins qui ont assisté à cette exécution, il s'est montré très excité à l'idée d'entendre le sang gicler de son cou... «Faites vite, dit-il au bourreau. Je veux entendre le murmure du sang qui gicle ! Un sang qu'il a continué d'aimer entendre couler jusqu'au bout, même quand il s'est agi du sien ! (à suivre...)