Résumé de la 86e partie n Pour l'amour des cinq adolescentes, le roi Al-Némân était prêt à tout. Il accepte toutes les exigences de la vieille dame, allant jusqu'à s'enfermer dans une cellule du palais. Alors le roi, ton père, lui dit : «Comme je te remercie ! J'ai, en effet, dans mon palais, une femme grecque que j'aime, nommée Safîa; et elle est la fille du roi Aphridonios de Constantinia ; et Allah m'a déjà accordé d'elle deux enfants que j'ai, hélas ! perdus depuis de nombreuses années. Prends-la donc avec toi, ô vénérable, pour que sur elle rejaillisse la grâce des Gens de l'Invisible et qu'elle puisse, par leur intercession, recouvrer ses enfants dont nous avons perdu toute trace !» Alors la vieille sainte lui dit : «Mais certainement. Fais-moi vite amener la reine Safîa !» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Le soir venu, elle dit : Alors la vieille dit : «Fais-moi vite amener la reine Safîa !» Et le roi, ton père, fit immédiatement venir la reine Safîa, ta mère, et la confia à la vieille qui la réunit aussitôt aux adolescentes. Puis la vieille alla un instant dans son appartement et en revint avec une coupe cachetée ; et elle donna cette coupe au roi Omar Al-Némân et lui dit : «Au matin du trentième jour, une fois ton jeûne terminé, tu iras prendre un bain au hammam et tu reviendras te reposer dans ta cellule et tu boiras cette coupe qui complétera ta purification et te rendra enfin digne de tenir dans ton sein les adolescentes royales ! Et maintenant, que sur toi soient la paix, la miséricorde d'Allah et toutes ses bénédictions, ô mon fils !» Et la vieille emmena les cinq jeunes filles et ta mère, la reine Safîa, et s'éloigna. Or, le roi continua son jeûne jusqu'au trentième jour. Et au matin de ce trentième-là, il se leva et alla au hammam et, son bain fini, il revint à la cellule et défendit à quiconque de le venir déranger. Et, étant entré dans la cellule, il en referma sur lui la porte à clef, et prit la coupe, en enleva le cachet, la porta à ses lèvres et la but, puis s'étendit se reposer. Quant à nous tous, qui savions que ce jour-là était le dernier jour du jeûne, nous attendîmes jusqu'au soir, et puis pendant toute la nuit, et jusqu'au lendemain au milieu de la journée. Et nous pensâmes : «Le roi se repose probablement de toutes les veilles qu'il a supportées !» Mais comme le roi persistait à ne pas ouvrir, nous nous approchâmes de la porte et nous donnâmes de la voix. Et personne ne répondit. Alors nous fûmes très effrayés de ce silence et nous nous décidâmes à casser la porte et à entrer. Et nous entrâmes. Or, le roi n'était plus là. Mais nous trouvâmes seulement ses chairs en lambeaux et ses os émiettés et noirs. Alors nous tombâmes tous évanouis.Et lorsque nous fûmes revenus à nous, nous prîmes la coupe et nous l'examinâmes. Et nous trouvâmes dans le couvercle un papier sur lequel ceci était écrit : «Nul homme nuisible ne saurait inspirer du regret ! Et que toute personne qui lira ce papier sache que telle est la punition de celui qui séduit les filles des rois et les corrompt. Tel est le cas de cet homme-ci ! Il a envoyé son fils Scharkân enlever de notre pays la fille de notre roi, la malheureuse Abriza ! Et il l'a prise et a consommé sur elle ce qu'il a consommé !» (à suivre...)