Résumé de la 4e partie n Sidi Ali est confronté au percepteur du prince mérinide Abou al-Hasan Ali qui lui réclame de l'orge pour l'armée qui vient d'envahir la région. Le précepteur se met en colère et prend les soldats à partie : «Quoi, vous ne ramenez pas ce gueux ? — Seigneur..., balbutie l'un des soldats épouvanté. — Il vous fait si peur que cela ?», continue le percepteur. Il saisit une épée et se précipite dans l'ermitage, mais il en sort aussitôt, aussi épouvanté que les soldats qu'un instant plus tôt, il accablait de reproches. «C'est... c'est incroyable !», balbutie-t-il. Sidi Ali, tout souriant, sort, poussant devant lui un énorme lion à la crinière noire. Sur le dos du lion se trouve un petit sac d'où sortent des épis d'orge. «Qu'est-ce qui vous fait si peur ? dit le saint ; il montre le fauve : ma monture ?» Le percepteur se met à trembler : «Ta monture !» Comme le lion fait quelques pas dans sa direction, il recule en tremblant. «Seigneur, supplie-t-il, retiens-le !» Il ne le traite plus de gueux, mais de seigneur ! le saint sourit de nouveau et désigne de la main le lion. «Ne craignez rien, il ne vous fera aucun mal !» Mais il prend aussitôt un air sévère. «Et pourtant vous méritez tous autant que vous êtes d'être mis en pièces ! Vous n'arrêtez pas de dépouiller et de massacrer les pauvres gens ! — Ce n'est pas moi, Seigneur ! — Vous êtes sans pitié, continue le saint, le sort des musulmans vous importe peu, tout ce qui vous intéresse, c'est la gloire et la richesse !» Le lion avance, le percepteur recule. Les soldats, toujours tremblants, se tiennent à l'écart. Ils ont tous perdu de leur superbe. Et dire qu'un instant plus tôt, ils menaçaient de leur épée le saint homme. «Eh bien, dit le saint, tu m'as réclamé de l'orge ? — Ce n'est plus nécessaire, seigneur !» Le front du saint se plisse. «Quoi, tu exiges de moi de l'orge et une fois que je t'en apporte, tu la refuses ?» Le percepteur, qui tremble encore plus, ne trouve rien à dire. Il est épouvanté par le lion qui le regarde fixement. Sidi Ali, lui, prend une décision : «Conduis-moi vers ton maître, je lui remettrai moi-même l'orge qu'il a demandée !» Le percepteur avance, prenant la tête de cet étrange convoi : un homme tenant par la laisse un lion, des soldats qui suivent, épouvantés... (à suivre...)