Résumé de la 132e partie n La curiosité du prince est attisée ; il veut connaître cette femme qui a tant fait souffrir Aziz. Par ailleurs, Schahrazade, la narratrice, tient tout le palais royal en haleine... Et le grand vizir arriva aussi avec, sous le bras, le linceul destiné à sa fille Schahrazade, qu'il croyait déjà morte. Mais le roi ne lui dit rien à ce sujet, et continua à juger, à nommer aux emplois, à destituer, à gouverner et à terminer les affaires pendantes, et cela jusqu'à la fin de la journée. Puis le diwan fut levé et le roi entra dans son palais. Et le vizir fut dans la perplexité et à l'extrême limite de l'étonnement. Mais aussitôt que vint la nuit, le roi Schahriar alla trouver Schahrazade dans son appartement. Et c'était la cent douzième nuit. La petite Doniazade se leva du tapis et dit à Schahrazade : «O ma sœur, je t'en prie, continue cette histoire si belle du beau prince Diadème et d'Aziz et Aziza, que le vizir Dandân racontait, sous les murs de Constantinia, au roi Daoul'makân !» Et Schahrazade sourit à sa sœur et lui dit : «Oui, certes ! De tout cœur généreux et comme hommages dus ! Mais pas avant que ne me le permette ce roi bien élevé et doué de bonnes manières !» Et Schahrazade dit : Il m'est parvenu, ô roi fortuné, que le prince Diadème s'écria : «O Aziz, que caches-tu donc ainsi !» Mais Aziz répondit : «O seigneur, c'est juste à cause de cela même que je ne voulais pas, dès le début, étaler devant toi mes marchandises. Que faire maintenant ?» Et il poussa un soupir de toute son âme. Mais le prince Diadème insista tant et lui dit de si gentilles paroles que le jeune Aziz finit par dire : «Sache, ô mon maître, que mon histoire, au sujet de ce carré d'étoffe est bien étrange, et elle est pour moi pleine de souvenirs fort doux. Car les charmes de celles qui m'ont donné cette double étoffe ne s'effaceront jamais devant mes yeux. Celle qui m'a donné la première étoffe, s'appelle Aziza, quant à l'autre, son nom m'est amer à prononcer pour le moment ! Car c'est elle qui, de sa propre main, m'a fait ce que je suis. Mais comme j'ai déjà commencé à te parler de ces choses, je vais t'en raconter les détails, ils te charmeront certainement et serviront à édifier ceux qui les écouteront avec respect». Puis le jeune Aziz tira l'étoffe de dessous son genou, et la déplia sur le tapis où tous deux étaient assis. Et le prince Diadème vit qu'il a avait deux carrés distincts : en soie sur l'un des carrés était brodée, en fils d'or rouge et fils de soie de toutes les couleurs, une gazelle, et sur l'autre carré était également une gazelle, mais brodée en fils d'argent et portant au cou un collier d'or rouge d'où pendaient trois pierres de chrysolithe orientale. A la vue de ces gazelles si merveilleusement brodées, il s'écria : «Gloire à celui qui met tant d'art dans l'esprit de ses créatures !» Puis il dit au beau jeune homme : «O Aziz, de grâce, hâte-toi de nous raconter ton histoire avec Aziza et avec la maîtresse de la seconde gazelle !» Et le beau Aziz dit au prince Diadème : «Sache, mon jeune seigneur…» A suivre