La Commission nationale de déontologie de la sécurité (Cnds) a critiqué l'interrogatoire du mineur qui a survécu au drame de Clichy-sous-Bois, à l'origine des émeutes de banlieue en novembre 2005. Saisie en janvier dernier par un député PS à la demande du mineur, la commission a estimé que l'audition du jeune rescapé par les enquêteurs a constitué un «manquement à la déontologie». La commission a estimé que «le fait que M. A. ait été interrogé pendant une heure et demie, alors qu'il était grièvement blessé, en état de détresse psychologique et morale évidente et sans l'assistance de ses parents, par des fonctionnaires munis d'un document comportant des données erronées, constitue un manquement à la déontologie», a précisé l'avis de la Cnds. Lors du drame, deux mineurs se disant ou se croyant poursuivis par la police avaient trouvé refuge dans un transformateur EDF et étaient morts électrocutés. Un troisième jeune avait été grièvement brûlé. La Cnds a demandé au ministre de l'Intérieur de rappeler solennellement aux fonctionnaires de police, notamment aux OPJ, le respect des dispositions en faveur des mineurs. Elle a adressé également son avis «au ministre de la Santé pour information» et a souhaité que l'on «rende obligatoire la mention écrite de l'autorisation donnée par le médecin aux services de police de procéder aux auditions de patients».