Résumé de la 1re partie n Christian est adepte d'ésotérie. Pourtant, il est au-dessus de tout soupçon. Il mène une vie paisible, mais on a tenté de le tuer… Christian, en cherchant bien, se souvient de Daniel et de ses exhortations d'«arrêter ses conneries». Christian se souvient aussi, dans la foulée, d'appels téléphoniques menaçants tout autant qu'anonymes. Faute de mieux, les forces de police s'intéressent d'un peu plus près à ce Daniel. Il vit seul, c'est un petit brun aux cheveux en bataille. La rumeur publique le trouve «bizarre», ses collègues des transports en commun ne l'aiment guère. Il faut dire qu'il leur porte sur les nerfs : il se promène en permanence avec, dans sa poche, un pendule, qu'il sort pour un oui ou pour un non, résolvant ses problèmes selon les oracles de la petite boule de buis suspendue au bout d'un fil. Tourne-t-elle de droite à gauche et la réponse à la question est «oui» ; décrit-elle des cercles en sens inverse, plus ou moins amples, plus ou moins rapides et la réponse est «non», sans appel. On peut tout savoir, affirme Daniel, avec ce petit machin-là. Passé, présent et avenir, sans parler de la découverte des sources cachées, des objets perdus, des femmes infidèles et des filons aurifères. Mais le pendule n'est que la partie visible de Daniel ; par ses propos, lourds de sous-entendus, le petit brun, mal peigné, laisse volontiers entendre qu'il commerce aussi avec le diable : une manière de se faire craindre et respecter par ses compagnons de labeur. En fait, Daniel leur tape sur les nerfs plus qu'il ne les impressionne. Les policiers posent à Daniel la question fatidique : où était-il à l'heure où Christian essuyait une rafale au volant de son autobus municipal ? Pas de problème : Daniel, à ce moment précis, était à son poste de travail, dix témoins pourtant peu partiaux ne peuvent que le reconnaître. Pourtant, la police ne se contente pas de cet alibi. Elle file discrètement le petit brun aux cheveux rebelles et note soigneusement l'identité de toutes les personnes qu'on le voit fréquenter. C'est ainsi qu'on s'aperçoit que le petit trapu rencontre fréquemment deux autres employés des transports municipaux : Martin R. et Lionel V., tous deux passionnés par les sciences occultes. Bizarre, vous avez dit bizarre ? On continue à accumuler les indices, à faire s'entrecouper les suppositions. Peu à peu, on arrive à une conviction qui justifie, au petit matin blême, une perquisition au domicile de Daniel. On est en janvier et trois mois se sont écoulés depuis le tir à vue sur Christian. A l'intérieur du studio, les policiers, quand même un peu étonnés, découvrent ce qu'ils qualifieront de «bric-à-brac ésotérique». A suivre