Critère n Un bon baromètre de l'évolution sociale d'un pays est celui que représente le taux d'alphabétisation de sa population. «Plus de 7 millions d'Algériens ne savent ni lire ni écrire», a rappelé Mohamed-Tahar Bekkouche, directeur de l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes (Onaea) dans une conférence-débat organisée hier, au siège du quotidien El Moudjahid pour dresser un bilan de l'action de l'institution. Est considéré analphabète tout individu de plus de 10 ans ne sachant ni écrire, ni lire, ni compter en quelque langue que ce soit. Le constat établi sur le taux d'analphabétisme en Algérie reste inquiétant, même si une diminution très importante est constatée entre 1962 ou le taux était de 85 % et 2005 où il a atteint 21,39 % selon M. Bekkouche. Les études réalisées sur le terrain font ressortir que la tranche la plus touchée par ce phénomène est la gent féminine avec un taux de 28,4 % alors que, pour la même année, les hommes sont concernés à 14,38 %. Il est à rappeler que l'Onaea est un établissement public à caractère administratif créé le 20 mai 1995 en remplacement du Centre national d'alphabétisation (CNA). Placé sous la tutelle du ministère de l'Education nationale, il a pour missions principales : la détermination de stratégies et de programmes nationaux en matière d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes, l'animation et le contrôle des actions d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes. Quant à l'objectif déclaré de l'Office annoncé lors de la conférence par son directeur, il est de «réduire l'analphabétisme de 50 % d'ici à 2015 et de libérer ainsi 3,7 millions d'Algériens de la solitude que connaît l'analphabète» avant d'ajouter : «Il faut 251 milliards de centimes par an pour prendre en charge 900 000 personnes». Le directeur de l'office déplore le manque de moyens mis à sa disposition : «Nous manquons de moyens pour payer l'encadrement.»