Résumé de la 5e partie n La domestique, chargée par sa reine de désigner l'enfant le plus beau du royaume, n'arrive pas à choisir... Le jour s'est levé et la pauvre femme, qui a à peine dormi, se lève. Le collier que la reine lui a remis est là, posé sur une table. Il brille de mille feux, ne demandant qu'à orner la poitrine d'un enfant qu'elle désignera comme le plus beau du pays ! Les gens sont maintenant au courant de la mission dont la reine a chargé sa domestique. Dès qu'elle sort dans la rue, des hommes et des femmes accompagnés d'enfants l'assaillent : «Vois, mon fils est le plus bel enfant du royaume !» ; «Regarde comme ma fille est belle ! Ne mérite-t-elle pas vraiment de porter le collier de la reine ?» Elle regarde les enfants qu'on lui présente et hoche la tête : «Oui, votre fils est beau, votre fille est belle !» Mais quand le père ou la mère lui demande de lui passer le collier autour du cou, elle refuse. «Non, pas maintenant ! Je dois voir le plus d'enfants possible pour pouvoir choisir le plus beau d'entre eux !» Des enfants, elle en voit des dizaines et, comme la veille, elle hésite, pensant à chaque fois trouver plus beau. A la fin de la journée, elle se retrouve dans la même situation : elle a vu des dizaines d'enfants, mais elle n'est pas arrivée à faire son choix. Et la reine qui a exigé qu'elle prenne une décision ! Fatiguée, désespérée de ne pas avoir accompli la mission dont elle avait été chargée, elle décide de rentrer. Non pas au palais où la reine l'attend, mais chez elle. Avant d'avoir à affronter la souveraine, elle veut se reposer un peu, chercher aussi une réponse à donner à la reine. «Alors, demande son époux, es-tu parvenue à effectuer ton choix ? — Hélas non, dit-elle, j'ai vu beaucoup d'enfants mais je ne suis pas arrivée à en choisir un !» Elle a posé le collier sur la table. Tandis qu'elle cherche avec son mari un moyen de s'en sortir, son fils, le petit garçon au visage repoussant, au corps tordu et disgracieux, aux yeux globuleux, aux dents saillantes, a pris le collier et l'a passé autour de son cou. Son père le voit et s'écrie : «Enlève-le tout de suite !» Sa mère se retourne et s'apprête à lui donner le même ordre, mais elle s'arrête éblouie. «Mais le voilà, le plus bel enfant !» Son mari la regarde, stupéfait. «Tu es folle ! — N'est-ce pas toi qui m'as dit qu'il ne faut pas laisser mes yeux seuls juger ? Je laisse mon cœur parler et mon cœur a choisi mon fils !» Elle le prend aussitôt par la main et le conduit au palais. Elle le présente à la reine qui regarde, amusée, le petit garçon. «Es-tu sûre que c'est le plus bel enfant du royaume ? — Oui, Majesté, dit la domestique. Pour moi, c'est le plus beau !» Et elle ajoute : «Kul khenfus ând yemma-h ghzal, tout cafard est, aux yeux de sa mère, une gazelle.» La reine acquiesce et accepte la décision. Depuis, le mot de la domestique est un proverbe.