Sedrata, située à une dizaine de kilomètres au sud de Ouargla, autrefois place forte de l'ibadisme algérien, est, aujourd'hui, recouverte par les sables. Selon les chroniques, après la chute en 909 de l'ère chrétienne de Tiaret, les Ibadites, refusant de renoncer à leur doctrine, ont fui dans le désert, sous la conduite de leur imam, Yaaqub. Ils se sont arrêtés à 9 km au sud de l'actuelle Ouargla, et là ils ont décidé d'y fonder une nouvelle cité. Il est fort probable que les fugitifs, comme ce sera le cas plus tard au M'zab, aient trouvé dans la région une agglomération de population à laquelle ils se seraient adjoints. Les Ibadites auraient, dans ce cas, agrandi l'agglomération. Les ruines qui subsistent de Sedrata révèlent non seulement une ville importante, mais aussi une civilisation développée. La présence d'une nappe phréatique importante, qui a permis la pratique de l'agriculture notamment de la culture de la datte, y est pour beaucoup dans ce développement. La ville connut une grande prospérité et devint le foyer religieux et culturel de l'ibadisme, mais elle subit de nouveau les attaques de ses ennemis et elle connut le même sort que Tiaret. La date de sa fin n'est pas précise : fin du XIe siècle selon certaines sources, un peu plus tard selon d'autres. Les rescapés prennent de nouveau la route de l'exil, pour s'installer cette fois dans la vallée du M'zab où ils fondent d'autres villes.