Résumé de la 3e partie n Al Capone est issu d'une famille d'immigrants italiens installés en Amérique depuis 1894. C'est le 17 janvier 1899 que naît celui qui allait devenir la terreur de l'Amérique. Il est prénommé Alphonse – Alfonso en italien. C'est, dit-on, un bel enfant et rien, absolument rien ne le prédisposait à devenir un criminel. Laurence Bergreen, auteur d'une biographie d'Al Capone, écrit que ses parents sont de braves gens, catholiques pratiquants, avant tout préoccupés par le bien-être et l'éducation de leurs enfants. Gabriele, un homme grand de taille et tout en muscle, est loin d'être un violent : s'il lui arrive de crier quand ses enfants font des bêtises, il ne les frappe jamais. Il les gronde seulement et leur fait des sermons. Quant à la mère, Luciana, c'est une femme plutôt effacée, qui approuve tout ce que fait son époux. Les criminalistes chercheront en vain des antécédents familiaux pour expliquer le mauvais chemin que prendra Al, ils n'en trouveront pas : il n'y a aucun malade mental dans la famille, aucune tare, aucun criminel même... Peu après la naissance du petit Alphonse donc, la situation matérielle de Gabriele s'étant améliorée, la famille déménage. On quitte l'appartement exigu de Navy-Street pour un logement plus spacieux au 69, Park Avenue. En fait, c'est un petit bâtiment que l'immigrant italien vient d'acquérir, avec au rez-de-chaussée un salon de barbier et, à l'étage, un logement. Ce n'est pas le grand luxe, mais ici, il y a un peu plus de place pour les enfants et Teresina peut organiser comme elle l'entend son intérieur. Il y a des Italiens dans le quartier, mais aussi d'autres nationalités : des Irlandais surtout, mais aussi des Allemands, des Suédois et même des Chinois : cela va permettre au futur Al Capone de ne pas s'enfermer dans l'univers des immigrants italiens et de s'ouvrir aux autres cultures. En 1906, Gabriele obtient la citoyenneté américaine ; du coup, celle-ci est étendue à sa femme et à ses enfants. «Désormais, nous sommes Américains», proclame-t-il fièrement. Plus question maintenant de vivre sous la menace d'une expulsion. L'Italie était loin maintenant, la nouvelle patrie de Gabriele et de sa famille est l'Amérique. Et pour marquer l'événement, on décide de procéder au changement des prénoms des enfants. Ils gardent leurs noms de baptême, mais ils en acquièrent d'autres, anglo-saxons, par lesquels on les appellera désormais : Vicenzo, l'aîné, devient James, Raffaele, Ralph, Salvatore, Frank et Alphonso, Al. Deux de ceux qui naîtront après Al recevront des prénoms italiens et américains : Amadeo Ermino s'appelle aussi John, Umberto, Albert John ; quant aux derniers, ils n'auront, signe d'une intégration avancée, que des prénoms américains : Matthew, Nicholas, Rose et Mafalda. Comme point de rattachement à la patrie lointaine, Gabriele et Teresina continueront à parler entre eux en italien. Les enfants, eux, parlent l'anglais. Gabriele gagne bien sa vie, comme barbier. Il faut dire que c'est un barbier et un coiffeur très adroit, mais c'est aussi un homme affable qui sait se faire des amis et qui sait surtout retenir la clientèle. (à suivre...)