Attaques n La politique de sécurité de Bush est sévèrement critiquée par les démocrates. En Grande-Bretagne, c'est la rue qui a manifesté son désaccord avec le «suivisme» aveugle de Blair. Une virulente critique de la politique antiterroriste américaine a été lancée, mardi, par l'opposition démocrate qui n'a besoin que d'un basculement d'une vingtaine de sièges pour priver le président George W. Bush de sa majorité. L'ancien commandant suprême des forces alliées en Europe, Wesley Clark, un ex-candidat à la présidentielle actif dans les campagnes démocrates, a particulièrement axé sur le cas irakien. «Pour parler simple, envahir l'Irak a été une erreur, une gaffe stratégique, un énorme pas dans la mauvaise direction», a déclaré M. Clark, «cela nous a détournés de ce qu'on essayait d'accomplir en Afghanistan, et cela a été contreproductif dans la guerre contre le terrorisme», a-t-il ajouté. Pour sa part, le sénateur démocrate Edward Kennedy a réclamé, mardi, à l'occasion du débat sur les crédits de la Défense, que le Pentagone soumette des rapports trimestriels sur «la guerre civile en Irak». «L'administration persiste à nier qu'il y ait la guerre civile, bien que tout prouve le contraire», a déclaré M. Kennedy. «Tant que l'administration niera la simple vérité, l'Amérique restera en retard d'un train, incapable de s'adapter aux conditions sur le terrain et de protéger nos troupes», a-t-il assuré. Sur le Vieux Continent, l'inconditionnel allié de la politique américaine, la Grande-Bretagne, qui a été une cible des attentats et de menaces terroristes, rien ne va. Mais cette fois c'est l'opinion publique britannique qui hausse le ton pour se démarquer de la politique de M. Blair. En effet, la plupart des Britanniques estiment que l'actuelle politique étrangère suivie par leur gouvernement augmente les risques d'attaques terroristes chez eux, selon un sondage que publie ce mercredi The Times. Une majorité des personnes interrogées sont favorables à ce que le gouvernement britannique prenne ses distances vis-à-vis de la Maison-Blanche afin de réduire ces risques d'attaques. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, avait été vivement critiqué le mois dernier quand il s'était rangé aux côtés du président américain en se gardant d'appeler à un cessez-le-feu entre la milice chiite du Hezbollah et Israël dans le conflit au Liban. 73% sur 1 504 sondés par l'Institut Populus jugent «que la politique étrangère du gouvernement britannique ... a augmenté le risque d'attaques terroristes en Grande-Bretagne».