Griefs n Retards, manque de sérieux, de ponctualité… les citoyens en ont gros sur le cœur. Pour certains, l'avènement de l'Internet et du portable est une bénédiction. Le retard qu'accuse le courrier avant de parvenir à son destinataire reste l'un des points noirs de la poste algérienne, d'après les témoignages des citoyens. Ami Mohamed, 75 ans, qui était travailleur émigré en France jusqu'à sa retraite, à la fin des années 1990, s'est déclaré stupéfait du manque de sérieux de certains facteurs, notamment, ceux qui couvrent Bab Ejedid, son quartier. «Avec l'informatisation du secteur des P et T, nous pensions bénéficier de meilleures prestations», a-t-il déclaré. «Mais le problème du retard demeure incontournable. Pis encore, certains postiers n'hésitent pas à faire du chantage aux retraités émigrés.» A en croire Ami Mohamed, au-delà des pots-de-vin réclamés de manière à peine voilée, les retraités sont souvent victimes d'escroquerie de la part de certains agents de la poste. Rachid est étudiant à l'université de Boumerdès ; rencontré à la Grande-Poste d'Alger, il confirme, pour sa part, avoir rarement, recours à la poste et aux services des postiers. «De mon point de vue, l'Internet et le téléphone portable ont bouleversé le monde des P et T. D'ailleurs, nous croisons de nos jours très rarement les facteurs comme cela était le cas jadis. Leur tâche se résume, aujourd'hui, à la distribution des factures d'électricité et de téléphone et des convocations». Mahieddine, un sexagénaire, affirme : «Je suis sans électricité depuis deux jours à cause de factures impayées, des factures que je ne reçois jamais. Dans notre immeuble, on a beau installer et réinstaller des boîtes aux lettres, celles-ci ne résistent pas plus d'un mois au vandalisme et à l'incivisme aussi bien de certains voisins que des étrangers à notre immeuble. Du coup, les facteurs qui ne sont pas habitués au quartier retournent avec le courrier non distribué, exposant ainsi de nombreux citoyens à de multiples préjudices.» «Avec l'automatisation du service du tri et l'informatisation des différents services des P et T , est-il normal qu'une lettre mette 10 ou 15 jours pour parvenir à destination ?», s'interroge Amar, fonctionnaire dans une entreprise publique, à Rouiba, rencontré, lui aussi, à la Grande-Poste.