Motivation n les pays arabes, qui n'avaient plus fait inscrire de tel projet de résolution à l'ordre du jour de l'Aiea depuis 1992, ont indiqué avoir été encouragés dans cette démarche par les récents bombardements israéliens au Liban. Les pays arabes ont échoué vendredi, dans leur plus sérieuse tentative depuis quatorze ans pour faire adopter par l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) une résolution mettant en cause le programme nucléaire Israël, en raison de l'opposition des pays occidentaux. Mais, ce consensus «historique» représente un grand pas stratégique pour la prise de décisions communes dans le monde arabe. L'examen d'un projet de résolution sur «les capacités et la menace nucléaires d'Israël» présenté par quinze pays arabes et soutenu notamment par l'Iran a été ajourné sine die à l'issue d'une manœuvre de procédure initiée par le Canada et l'Union européenne (UE). La proposition d'ajournement a été adoptée par 45 pays, principalement occidentaux, contre 29 et 19 abstentions. La présidence finlandaise de l'UE a motivé son souhait de voir ce point ajourné en invoquant une «politisation» des débats «en rupture avec le consensus» d'usage au sein de l'Aiea. «Le consensus nous a échappé en dépit des efforts de nombreuses parties» pour trouver un compromis, a également déploré le président de séance, le Sud-Africain Abdul Minty. Le texte exigeait «l'adhésion Israël au TNP (Traité sur la non-prolifération) afin d'assurer un caractère universel au TNP au Moyen-Orient et de permettre la mise en place d'une zone sans armes nucléaires dans cette région». L'Etat hébreu, qui ne reconnaît pas officiellement avoir l'arme nucléaire, possède, selon une majorité d'experts, au moins 200 bombes atomiques et est le seul Etat du Moyen-Orient à avoir choisi de rester en dehors du TNP. L'initiative des pays arabes mettait dans l'embarras les pays occidentaux, qui ont fait adopter, au début de l'année une condamnation par l'Aiea du programme nucléaire iranien, mais qui ne souhaitent pas stigmatiser Israël. La Syrie, un des principaux promoteurs du projet de résolution, a jugé «consternant» cet ajournement, estimant qu'il illustrait «de façon assez manifeste le deux poids, deux mesures en matière nucléaire». La dernière résolution de l'Aiea mettant en cause Israël, également à l'initiative de pays arabes, remontait à 1991. Une autre tentative avait déjà été ajournée sine die en 1992. Depuis lors, les Etats arabes avaient, chaque année, menacé de présenter un projet de résolution contre Israël, mais avaient accepté de les retirer en échange du soutien par ce pays d'un appel en faveur d'un Proche-Orient sans armes nucléaires proposé par l'Egypte.