Résumé de la 6e partie n Kamal comptait sur l'aide d'un cousin et d'un ami pour l'aider à se débarrasser du corps du beau-père de sa maîtresse. Mais les deux hommes refusent. «Mon cousin et mon ami me lâchent !», dit-il à Noria. La jeune femme s'affole. «Alors nous sommes perdus ! — Non, dit Kamal. — Mais nous n'allons pas laisser le corps ici ! Dès que la disparition de Tayeb sera constatée, la première chose que feront les gendarmes, c'est de venir ici ! — Je sais, dit Kamal, c'est pourquoi nous allons essayer de nous débarrasser des restes, au plus vite ! — Comment ? demande Noria, la voix étranglée par l'émotion. — En transportant nous-mêmes les sacs... par taxi ! — Il y a un risque que le chauffeur découvre tout ! — Non, nous allons bien fermer les sacs !» Kamal sort chercher un taxi. Le chauffeur consent à le conduire ainsi que sa femme et leurs «bagages» au douar Sidi Hamana. Dès qu'il voit les sacs, le chauffeur s'exclame : «Dites donc, qu'est-ce que vous transportez dans ces sacs ? Ça a l'air d'être très lourd ? — Ne t'occupe pas de cela, dit Kamal. Contente-toi de nous conduire à Sidi Hamana !» Le chauffeur se le tient pour dit. Mais voilà que sa curiosité est de nouveau éveillée quand Kamal, arrivé devant une maison abandonnée, lui demande de s'arrêter. «Je croyais que vous vous rendiez à Sidi Hamana. — J'ai changé d'avis», dit le jeune homme. Il descend ainsi que sa femme et récupère ses deux sacs. Le chauffeur s'en va en direction de Sidi Hamana ; trouvant étrange le comportement des clients qu'il vient de conduire, il se rend au poste de gendarmerie et leur fait part de ses soupçons. Les gendarmes décident aussitôt d'envoyer une voiture sur les lieux indiqués par le chauffeur de taxi. Kamal et Noria y sont encore : ayant caché les sacs dans le foin, ils s'apprêtaient à partir. Ils sont aussitôt arrêtés et les sacs sont découverts avec leur macabre contenu. Kamal niera d'abord le crime, puis reconnaîtra sa responsabilité. Au procès, qui se tient à la fin du mois de mai 1993, les amants maudits vont se rejeter mutuellement la responsabilité du crime. «Je ne voulais pas qu'il le tue !», pleure Noria. «C'est elle qui m'a incité à l'éliminer», répond Kamal, en jetant des regards haineux à celle qui a été sa maîtresse et sa complice. Le spectacle est désolant : les deux meurtriers ont perdu toute dignité... Le ministère public, horrifié par ce meurtre atroce, requerra la peine de mort contre les deux coupables. La défense se démènera à obtenir des circonstances atténuantes, en vain. Le tribunal, après délibération, condamnera les bouchers d'O. à la peine capitale.