Résumé de la 154e partie n Pat rentre chez elle. Elle ressent un sentiment d'angoisse et a une vision. Les meubles derrière elle se reflétaient dans le miroir, les pieds du lit ressemblaient à de hautes sentinelles. Elle regarda attentivement dans la glace. Elle avait entendu dire qu'en fixant un point imaginaire sur son front, on peut arriver à s'hypnotiser soi-même et à revenir dans le passé. Pendant une minute entière, elle se concentra sur le point imaginaire et eut l'étrange impression de se regarder reculer dans un tunnel... et il lui sembla qu'elle n'était pas seule. Elle eut la sensation d'une autre présence. Ridicule. Elle finissait par avoir le tournis et des hallucinations. Elle descendit à la cuisine, se prépara une omelette, du café et des toasts, et se força à manger. La cuisine offrait une chaleur accueillante et apaisante. Elle y avait peut-être pris ses repas avec son père et sa mère parfois. Se souvenait-elle de s'être assise sur les genoux de son père à cette table ? Veronica lui avait montré leur dernière carte de Noël. Elle était signée Dean, Renée et Kerry. Elle prononça les noms à voix haute : «Dean, Renée et Kerry» et se demanda pourquoi l'intonation sonnait faux. Rincer les assiettes et les disposer dans la machine à laver lui donna une raison de retarder ce qu'il lui restait à faire. Elle devait parcourir attentivement l'article et voir s'il divulguait des faits nouveaux sur Dean et Renée Adams. Le journal se trouvait encore sur la table de travail. Elle l'ouvrit à la partie centrale, s'obligeant à lire chaque ligne du texte. Elle n'apprit rien de nouveau mais la souffrance n'en resta pas moins aiguë… «Le revolver souillé de leurs empreintes mêlées... Dean Adams était mort sur le coup après que la balle l'eût atteint au front... Renée Adams lui avait survécu quelques minutes...» Un paragraphe mettait l'accent sur les rumeurs que ses voisins avaient allègrement glanées au réveillon : manifestement, le ménage s'entendait mal, Renée avait pressé son mari de quitter Washington, elle détestait la ronde constante des réceptions, elle était jalouse de l'attrait que son mari exerçait sur les femmes... Cette réflexion d'une voisine : «Elle était visiblement folle de lui et il avait l'œil charmeur.» Le bruit avait couru que Renée, et non Dean, avait tiré. A l'enquête, la mère de Renée avait tenté d'étouffer cette hypothèse. «Il n'y a rien de mystérieux, avait-elle dit, c'est seulement tragique. A peine quelques jours avant d'être assassinée, ma fille m'avait dit qu'elle comptait revenir à la maison avec Kerry et qu'elle demanderait le divorce et la garde de l'enfant. Je crois que sa décision a déclenché cet accès de violence chez Dean.» Elle avait peut-être raison, pensa Pat. Je me souviens d'avoir trébuché sur un corps. Pourquoi suis-je sûre que c'était celui de maman, pas celui de papa ? Elle n'en était pas sûre. Elle examina les photos qui remplissaient presque toute la seconde page. Willard Jennings avait vraiment l'air d'un intellectuel. Il voulait renoncer au Congrès et accepter la présidence d'une université, si l'on en croyait Catherine Graney. Et Abigail avait été une jeune femme d'une beauté parfaite. Il y avait un instantané un peu flou intercalé entre les autres. Pat le regarda à plusieurs reprises, puis changea le journal de place afin que la lumière l'éclairât directement. (à suivre...)