Alarme n Ce chiffre est assez alarmant surtout si l'on sait que cette pathologie pourrait conduire la personne porteuse du virus à une cirrhose du foie, voire à un cancer du foie. Selon Abdelhamid Boualague, président de l'association SOS Hépatites Algérie, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse, ce constat a été fait sur la base d'une étude, réalisée par le ministère de la Santé, sur un échantillon d'une population de six wilayas de l'Est algérien, qui a donné une prévalence de 3,43 %. «On estime que 320 000 personnes sont porteuses du virus de l'hépatite C dans le pays soit 1%, mais ce chiffre ne cadre pas avec la réalité qui peut aller au-delà même des résultats de l'enquête régionale réalisée par le ministère de la Santé, si on fait le dépistage», a-t-il averti. S'agissant de la situation des malades, le président de SOS Hépatites Algérie tire la sonnette d'alarme concernant l'accès aux traitements. «Malgré nos appels répétés, la situation des malades algériens reste très précaire. On a répertorié des centaines de malades qui sont dans l'impossibilité financière de se soigner. Malheureusement, on n'a pas les moyens d'aider tout le monde», déplore-t-il. Dans ce registre, le porte-parole de l'association a indiqué que le malade débourse plus de 3 000 DA rien que pour un examen médical alors que son traitement pour une année coûte près de 150 millions de centimes. En outre, M. Boualague a fustigé le département de Amar Tou qui «ne veille pas à l'application des deux circulaires ministérielles qui exigent des chefs d'hôpitaux la prise en charge des malades en matière de traitement et de médicaments», a-t-il regretté. Selon l'orateur, les patients sont livrés à eux-mêmes alors qu'en théorie, l'Etat doit les prendre en charge. A ce propos, le président de l'association propose que le traitement de cette pathologie dangereuse soit remboursé par la sécurité sociale. Par ailleurs, l'association SOS Hépatites, qui estime que la solution à cette maladie est le dépistage, compte organiser une campagne de sensibilisation sur le dépistage durant laquelle des affiches et des dépliants seront distribués au grand public ainsi qu'aux malades atteints d'hépatites. L'enjeu est de «sensibiliser les citoyens aux pratiques à risques et à la nécessité d'être dépisté, même si l'on ne se sent pas malade, pour pouvoir se faire soigner», a expliqué le conférencier. Car, selon M. Boualague, «le virus de l'hépatite C ne provoque pas de symptômes visibles», comme le sida par exemple. Une personne peut être infectée pendant des années sans le savoir : c'est une maladie silencieuse. «La bonne nouvelle est que l'hépatite C peut aujourd'hui être guérie à condition qu'elle soit traitée dès son apparition, car lorsqu'elle est trop avancée, elle ne peut plus être traitée», a-t-il fait savoir.