«Il est plus que jamais temps de tirer la sonnette d'alarme», a dit hier Omar Ramdane, président du Forum des chefs d'entreprises en évoquant les multiples contraintes auxquelles fait face l'investissement privé, pilier de la croissance économique. Les défaillances sont à situer notamment dans les systèmes de financement, leur garantie ainsi que la difficulté d'accès au foncier industriel. «Il est plus que jamais temps de tirer la sonnette d'alarme concernant les multiples contraintes auxquelles fait face aujourd'hui l'investissement privé dans notre pays. Ce pilier de la croissance économique est en panne à cause des défaillances caractérisant les systèmes de financement, leur garantie ainsi que la difficulté d'accès au foncier industriel», a souligné, hier soir, Omar Ramdane, président du forum des chefs d'entreprises (FCE), lors d'un débat organisé à l'hôtel El-Aurassi. Les efforts déployés par les pouvoirs publics en matière de développement de l'investissement local et étranger, depuis 2001, restent, estime-t-il, loin d'atteindre les objectifs escomptés. En matière de politique fiscale adoptée jusque-là, les chefs d'entreprises estiment que celle-ci doit être impérativement adaptée à l'activité économique en «consacrant les marges de manœuvre budgétaires au financement des mesures durables et à l'allégement de l'impôt sur les sociétés en complétant des mesures de régulation conjoncturelles de l'investissement local». L'amendement, en 2001, de la législation du 5 octobre 1993 a, en effet, porté un grand préjudice à l'investissement. «Le nombre d'intentions d'investissement exprimées au niveau de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi) est passé de 13 102 en 2000, totalisant un montant global de 798 milliards de dinars et prévoyant la création d'environ 336 000 emplois, à 3 484 en 2004 pour un montant de 386 milliards dinars pour la création de 74 000 emplois.» Ce recul a poussé les pouvoirs publics à amender la législation de 2001 au mois de juillet passé (ordonnance 06-08 du 15 juillet 2006) avec l'introduction de nouveaux critères d'identification des activités ouvrant droit aux avantages incitatifs et la redéfinition des missions de l'Andi. Le FCE plaide, dans ce sens, pour la réduction de l'IBS (impôts sur les bénéfices des sociétés), fixé actuellement à 25%, à 10%, la réduction du taux du prélèvement de l'IRG à 20% (actuellement à 40%), l'unification de la TVA au taux unique de 10% ainsi que pour la suppression de la taxe sur les activités professionnelles (TAP). Le coût global de ces baisses est estimé à 280 milliards de dinars, mais «cela sera d'un grand apport pour le développement de l'économie nationale et à la résorption du chômage», a précisé le président du FCE, ajoutant que ces mesures serviront également à juguler l'économie informelle qui détient actuellement plus de 47% du volume global des investissements. Concernant le financement des investissements, le FCE ne cesse de revendiquer la bonification du taux d'intérêt à 2%, l'octroi de crédits à long terme (10 ans) et la suppression de l'apport minimum exigé par les banques estimé à 30% du coût global d'investissement d'autant que l'aisance financière dont jouit le pays le permet largement.