Culture n Influencées par la civilisation arabo-musulmane, les familles égyptiennes respectent leurs traditions ancestrales. Les dattes restent le premier aliment que les Egyptiens se mettent dans la bouche juste après l'adhan, comme c'est la coutume dans la majorité des sociétés musulmanes. «C'est une Sunna du prophète (Qsssl). Elle remonte à l'arrivée de l'islam chez nous», explique Samy, un ressortissant égyptien qui habite, avec sa femme et ses trois enfants à Chéraga depuis 13 ans. Pour la famille de Samy, les traditions spécifiques au mois sacré sont sauvegardées. «Je suis originaire de Doumyat, une grande ville au nord de l'Egypte, mais j'ai vécu un peu partout dans mon pays et je peux vous dire que les traditions qui caractérisent le ramadan sont différentes d'une mouhafadha (wilaya) à une autre.». Dans sa ville natale, Samy explique que l'enfant doit jeûner dès l'âge de sept ans. Pour son premier jour de jeûne, la grande famille – parents, grands-parents, frères et sœurs – prépare un repas spécial pour le nouveau jeûneur : trois œufs durs, une kefta et un grand vert de cherbet, un jus de citron très prisé par les Egyptiens. Dans la famille de Samy, c'est Sarah, une jolie et courageuse fillette de 7 ans qui jeûne pour la première fois. Elle a donc droit à ce fameux menu. Une autre tradition très célèbre dans les familles égyptiennes mais que, malheureusement, la famille de Samy n'a pas pu respecter depuis plus de 10 ans en raison de son éloignement, est «f'tour el-ayla el-kbira» (le repas de la grande famille). «Chaque premier jour du ramadan, le père, s'il est vivant, invite tous ses fils, mariés ou célibataires, à partager un f'tour bien garni chez lui.» Selon Samy, cette coutume est très importante ; elle permet la réconciliation entre membres de la famille en cas de malentendus ou de querelles. Curieusement et contrairement à la majorité des familles arabes, accomplir la prière du maghreb juste après la rupture du jeûne n'est pas une obligation chez les Egyptiens. «Certains le font tout de suite, mais d'autres ne le font qu'après avoir fini le repas», explique Samy. Pour ce qui est des traditions culinaires des familles égyptiennes, elles sont, selon Samy, un mélange des restes de la civilisation pharaonique et des traditions musulmanes. Par exemple, la viande de canard, sacrée du temps des pharaons, constitue toujours l'élément essentiel de la table des habitants de Doumyat durant le ramadan. «Chez nous, on l'appelle “irakh baladi”, le poulet de la campagne», souligne-t-il. La table de cette famille égyptienne est très représentative de la nourriture des Egyptiens durant le mois sacré. Le riz, les fèves et les oignons constituent la base des plats égyptiens les plus célèbres. Le riz est préparé de diverses façons : au poulet, à la viande de mouton , aux légumes…