Témoignage n «C'est tout ce que j'ai ici avec ma famille, cette maison a vu la naissance de mes enfants, j'ai beaucoup donné pour avoir ces centimètres.» Au bidonville Zaâtcha, à Sidi M'hamed, des constructions en parpaings et toitures en éternit. Des bâtisses, collées les unes aux autres, ne laissent point de vide pour le passage de l'air ou de la lumière avec des petites ruelles. Des portes, en tôle parfois, n'atteignent même pas la hauteur requise pour une porte. «C'est de la survie, regardez cette misère», clame l'un des habitants du bidonville. «Vous pouvez venir en hiver pour voir ce qui se passe dans nos gourbis», assène-t-il. Il nous déclare, emporté parfois par l'émotion, que leur calvaire n'en finit pas et ce, en dépit de multiples actions menées par les habitants. «C'est tout ce que j'ai ici avec ma famille, cette maison a vu la naissance de mes enfants, j'ai beaucoup donné pour avoir ces centimètres.» Il ajoute que d'autres familles ont vu ici leurs filles se marier, leurs petits-enfants naître et beaucoup d'autres événements. Un père de famille en train de faire ses courses, en cette journée de ramadan, nous dit que la situation devient de plus en plus rude et difficile. «C'est une urgence pour nous il faut que nous trouvions une solution. Notre situation doit prendre fin», clame un autre. M. Bourouina, président de l'APC de Sidi M'hamed, a, dans une récente déclaration, estimé que ces baraquements étaient des chalets de l'époque française, et au fur et à mesure, des extensions fleurissaient sur la base des constructions initiales, ce qui a créé cette situation déplorable. Pour le recasement, plusieurs options ont été présentées, en vain. Dernièrement l'on a proposé des chalets pour une première phase, mais les habitants ont décliné l'offre, estimant que pour eux «c'est la même chose, au chalet ou ici rien de nouveau». «Environ 250 familles y résident, on ne peut distinguer le vrai nécessiteux du faux, mais nous avons des critères pour cela», affirme M. Bourouina. Rencontré sur le chemin du retour, près de la cité Mahieddine, le président de l'association pour la protection de la cité était en train de superviser des travaux de réfection de certains murs et les routes de la cité. Affirmant que ces travaux sont importants pour cette cité qui compte 13 bâtiments, il nous montre les travaux qu'a entrepris la mairie de Sidi M'hamed pour rétablir cette cité de 13 bâtiments. Il assure, également, que la cité va bénéficier d'une bibliothèque de proximité.