Objectif n Benbouzid ambitionne d'éliminer totalement l'analphabétisme en Algérie durant la prochaine décennie et annonce les grandes lignes de son programme. L'alphabétisation de la frange de la population âgée entre 15 et 49 ans sera la priorité de cette nouvelle stratégie nationale, dont l'objectif est l'éradication définitive de l'analphabétisme à l'horizon 2015. Dans son intervention, hier, lundi, lors de la Journée d'étude sur l'alphabétisation, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a rappelé la nécessité de coordonner les actions entreprises dans ce domaine par des partenaires de statuts divers. Ainsi, la responsabilité de la lutte contre l'analphabétisme sera élargie à tous les secteurs concernés de l'Etat et à la société civile, même si le ministère de l'Education nationale reste le principal dépositaire de cette mission. Benbouzid a assuré que le gouvernement mobilisera tous les moyens nécessaires en vue de mener à bien cette stratégie. A ce propos, il a affirmé que l'encadrement pédagogique des cours d'alphabétisation ne sera plus tributaire du volontariat et des emplois précaires. Les alphabétiseurs recevront une formation appropriée et l'activité d'alphabétisation sera dûment rémunérée. Une enveloppe budgétaire en relation avec l'ampleur de l'activité sera consacrée à l'alphabétisation dont le coût est estimé à 3 milliards de dinars (33 millions d'euros). Le recours à toutes les structures d'accueil relevant de l'Etat et susceptibles d'abriter les activités d'alphabétisation, sera officiellement consacré. Le ministre a précisé que son département «ouvrira les portes de tous les établissements éducatifs après 17h pour accueillir les analphabètes». Le phénomène de l'analphabétisation et son ampleur sont étroitement liés à l'histoire coloniale du pays, à l'évolution de son développement économique et social depuis son accession à l'indépendance, dira, par ailleurs, M. Benbouzid. Pour plus d'exhaustivité dans le traitement de cette dimension, il faudrait remonter l'étude, souligne-t-il, «au moins jusqu'à la période précoloniale à propos de laquelle les données historiques font état d'un réseau scolaire dense et d'un taux d'alphabétisation des populations satisfaisant, alors que la période coloniale a fait grimper les taux d'analphabétisme vers des sommets incroyables : 94% en 1948 et 92 % en 1955». S'agissant de la situation actuelle de l'analphabétisme à travers les wilayas du pays, le ministre a précisé que le taux varie d'une wilaya à l'autre, citant, à titre d'exemple, Alger dont «18,67 % de la population sont analphabètes, alors que le taux est à 50 % à Djelfa». «Le taux d'analphabétisme frôle les 50 % dans plusieurs wilayas, telles que Chlef, Relizane et Médéa, et s'établit à moins de 35 % dans quelques wilayas à l'instar de Constantine, d'Oran et d'Annaba», a-t-il ajouté.