Résumé de la 39e partie n Mohamed apprend, par la réceptionniste de l'hôtel, qu'à la suite d'un coup de fil, Souad est montée précipitamment dans sa chambre, en pleurant. Il ne veut pas poser d'autre question, il attend qu'elle parle. Elle garde un moment le silence, puis parle effectivement. — Mon cousin, dit-elle, mon fiancé... est un homme... Elle hésite sur l'épithète à employer, puis lâche : — Tyrannique ! Le mot surprend Mohamed. — Tyrannique ? vous voulez dire qu'il vous importune ? Toujours la tête baissée, elle répond. — Oui ! Tyrannique et soupçonneux... Il croit que je suis ici... Il croit... Elle hésite sur les mots à employer. — J'ai compris, dit Mohamed. — Il ne voulait pas que je participe au congrès, tout comme il ne voulait pas que je travaille, mais comme j'ai le soutien de papa pour tout ce que je fais, il a cédé. Mohamed est perplexe. — Mais puisque ce fiancé est tyrannique et qu'il ne vous laisse pas faire ce que vous voulez, pourquoi ne rompez-vous pas avec lui ? Elle éclate en larmes. — C'est mon cousin... le fils du frère de mon père ! — Et alors ? dit Mohamed, cela ne signifie pas que vous deviez l'épouser obligatoirement — Malheureusement, dit Souad, en s'essuyant les yeux, il y a une obligation... Mohamed ne comprend pas. — Une obligation ? On vous oblige à vous marier ? Mais c'est illégal de nos jours ! Souad secoue la tête. — Je suis victime d'un échange... Mon frère aîné a épousé la fille de mon oncle et mes parents m'ont promise, à ma naissance, au fils de mon oncle... C'est feu mon grand-père qui voulait que les choses se passent ainsi... — Votre frère a épousé la sœur de celui qui doit vous épouser ? — Oui, dit Souad. — Mais vous, vous n'êtes pas forcée d'épouser le frère de cette fille ! — C'est convenu ainsi depuis longtemps ! — Mais c'est absurde ! — Mon oncle a fait comprendre à mon père que si je n'épousais pas mon cousin, il allait enlever sa fille à mon frère ! — C'est criminel ! Elle se remet à pleurer. Mohamed, bouleversé, lui prend la main. — Voyons, calmez-vous ! — Je voudrais mourir ! Je souffre trop ! Il lâche la main et crie : — Vous croyez être la seule à souffrir ? (à suivre...)