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Histoires vraies
Le siège (6e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 31 - 10 - 2003

Résumé de la 5e partie Personne ne peut soupçonner les parties de chasse nocturne d?Emile. On suppose qu?il a préparé son siège depuis longtemps.
Le voilà donc en prison et le voilà jugé. Personne n?est mort. Son vieil ennemi Grandpied a perdu un ?il, c?est le cas le plus grave, tous les autres, greffier, gendarmes et militaires sont guéris de leurs blessures. Même les chiens, les vieux chiens du garde-chasse, ont échappé à l?explosion et depuis l?arrestation de leur maître, on les voit errer dans le bourg, à la recherche d??une pitance que personne d?ailleurs ne leur refuse.
L?atmosphère n?est donc pas dramatique : pour les habitants et les témoins, le procès s?ouvre dans une ambiance plutôt détendue. Mais c?est un procès d?assises. Et l?Etat, lui, prend la chose au sérieux. L?armée aussi. Un siège est un siège. Une révolte est une révolte, on ne tire pas sur la force publique. Ce vieux renard de soixante-dix ans a mené, pendant onze jours, une véritable guerre civile à lui tout seul !
Le juge prend note des déclarations naïves du garde-chasse, et clame : «Donc votre crime était prémédité ! Il y a dix ans, que vous guettiez votre victime ! Si vous aviez pu lui tirer dessus plus tôt, vous l?auriez fait !»
C?est vrai, Emile ne nie rien. Il raconte tout, même les guet-apens qui n?ont pas marché. Sa sincérité devrait lui valoir l?indulgence. Mais voilà qu?on ne le croit pas, quand il jure qu?il ne voulait pas tuer, quand il affirme qu?il n?avait pas préparé son siège, et qu?il se défendait seulement, parce qu?il croyait qu?on voulait le tuer, qu?il croyait que son ennemi était mort?
Et le procureur réclame la peine de mort, en prévenant les jurés : «C?est le châtiment normal. Nul n?a le droit de tirer sur autrui, nul n?a le droit de résister aux forces de l?ordre par les armes ! Si cet homme n?a pas tué c?est que les victimes ont eu de la chance !»
Et l?on fait taire le vieil Emile, dans son box, qui gratte sa barbe rousse et triture son vieux chapeau en grommelant : «Si j?avais voulu les tuer, ils ne seraient pas là à m?accabler. Je sais manier un fusil, moi?»
Le procureur, lui, sait manier les jurés. Ils se déclarent avec un bel ensemble pour la peine de mort.
Emile Roy, soixante-dix ans, aura donc la tête tranchée. Un silence dramatique accueille la nouvelle. Personne n?y croyait, même pas les témoins, souriants et guéris de leurs plombs, même pas Félix Grandpied. En sortant du tribunal, le chef du jury a déclaré : «Nous avons tous signé la demande de grâce au président de la République. Nous ne voulons pas qu?il soit exécuté !»
Quelle étrange dérobade?
Emile Roy attendra trois mois la grâce présidentielle. Il n?y croyait même pas, d?ailleurs, et s?en fichait un peu : «Vous verrez, ils me couperont le cou ! Mais ça m?est égal, de toute façon, enfermé là-dedans, je ne tiendrai pas longtemps?»
Quand on a connu la forêt toute sa vie et qu?on traîne une âme de braconnier, comme Emile Roy, vivre entre quatre murs, sans chiens, sans ciel, sans arbres et sans fusil? c?est mourir tristement. Ce qu?il fit, sans attendre sa grâce.


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