Polémique n Les citoyens rencontrés aux services des urgences rejettent l'accusation de l'absence de discipline. Ils réfutent également l'accusation du service médical quant à leur nature agressive. Ils accusent au contraire le service médical de laisser-aller. Mounir, étudiant, rencontré au CHU Mustapha-Pacha, venu rendre visite à son oncle hospitalisé, a estimé que le service médical ne prend pas en charge sérieusement les malades. «Je comprends parfaitement la situation des médecins, leur désarroi social, mais je comprends également les réclamations des malades et de leurs parents revendiquant une prise en charge sérieuse et un accueil convenable», a déclaré Mounir. Aami Abdelkader, père de famille, la soixantaine, déclare ne rien comprendre de la situation de nos hôpitaux. «Je suis désolé de le dire, mais nos hôpitaux sont devenus des cimetières. On nous traite comme des moins que rien», avant de préciser que la faute n'incombe pas au service médical, mais à la politique de la santé dans notre pays. Mohamed, ouvrier, rencontré au service des urgences du CHU de Béni Messous, a dénoncé «le laisser-aller» des médecins. «Ils ne font pas leur travail. Ils sont payés par l'Etat pour ne rien faire. Ils sont là à discuter entre eux», a déclaré ce père de famille. Un autre son de cloche vient d'une jeune femme. Samira, avocate, défend le personnel médical. «Les médecins sont nos frères. Ils essayent tant bien que mal de faire leur travail. Les malades ne font pas d'efforts pour aider les médecins dans l'accomplissement de leur tâche.» L'avocate a profité de notre présence pour lancer un appel aux citoyens pour plus de civisme, de tolérance et de compréhension. Aujourd'hui, il est vrai que la situation des hôpitaux exige une réelle prise en charge des autorités. Le malade est dans son droit d'exiger une prise en charge réelle. Le médecin a également le droit d'être respecté par le malade et pris en charge par le secteur de la santé. Le médecin ne demande que la revalorisation de son salaire et des conditions de travail adéquates lui permettant d'exercer sa profession dans le respect, la paix et la sécurité, loin de toute pression.