Contacts n Un sommet israélo-palestinien sous le parrainage américain est attendu prochainement, a annoncé Condoleezza Rice, en tournée au Moyen-Orient. La secrétaire d'Etat américaine a estimé, hier, lundi, que la reprise de contacts au plus haut niveau lors du sommet qui doit prochainement la réunir avec les dirigeants palestiniens et israéliens, serait l'occasion des discussions les plus sérieuses en six ans. «Cela fait au moins six ans qu'ils n'ont pas parlé de ces questions, et notamment de ce qui conduirait à l'établissement d'un Etat palestinien», a déclaré Rice, qui avait annoncé peu avant une prochaine réunion tripartite avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Cette rencontre tripartite, qui devrait se tenir le mois prochain dans la région, dans un lieu encore à déterminer, pourrait constituer, selon les observateurs, un succès diplomatique dont l'administration Bush a bien besoin. Elle sera précédée d'une réunion ministérielle du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) qui pourrait se tenir début février à Washington, selon des responsables accompagnant la chef de la diplomatie américaine dans sa tournée au Proche-Orient. «Je rencontrerai bientôt MM. Olmert et Abbas pour discuter des grandes questions à l'horizon, afin de travailler sur la feuille de route et essayer de l'accélérer et nous diriger vers l'établissement d'un Etat palestinien», a expliqué Rice en Egypte, où elle venait de rencontrer le président Moubarak. Elle s'est ensuite rendue en Arabie saoudite. Restant volontairement très vague sur les propositions qui pourraient être discutées par Abbas et Olmert, Rice a pris soin de noter que cette rencontre tripartite serait informelle. «S'il y a une chose que nous ne voulons pas faire, c'est nous précipiter sur des négociations formelles.» En 2001, Israéliens et Palestiniens avaient entrepris des négociations marathon, mais ils s'étaient séparés sans avoir pu parvenir à un accord, bien qu'ayant annoncé avoir réalisé de sérieux progrès dans la négociation. Cette annonce arrive à point nommé pour l'administration du président George Bush, qui a du mal à convaincre du bien-fondé de sa nouvelle stratégie pour l'Irak. Bush ayant annoncé qu'il chargeait Rice de relancer la Feuille de route, le dernier plan international de règlement du conflit israélo-palestinien, sa tournée dans la région était très attendue. Mais pour éviter de nouvelles critiques dans la presse, la secrétaire d'Etat avait pris soin de réduire les attentes avant son arrivée en affirmant qu'elle arrivait «sans plan ni proposition». Depuis, elle s'est contentée d'évoquer la nécessité de donner un «horizon politique» aux Palestiniens et d'accélérer la feuille de route, à laquelle elle a néanmoins réaffirmé son attachement, jugeant inopportun d'en «sauter une étape». Selon son entourage, Rice n'est pas favorable à l'idée de son homologue israélienne Tzipi Livni de fixer des «frontières provisoires» à un Etat palestinien pour accélérer le processus.