Commémoration Il y a quatorze ans, l?auteur de Nedjma nous quittait, nous laissant un important capital littéraire. Pour commémorer cet événement, le Palais de la culture a organisé, en partenariat avec les éditions Casbah, une veillée littéraire. La rencontre, à laquelle a assisté un public nombreux, a été animée par Omar Mokhtar Chaalal, auteur de Kateb Yacine, l?homme libre ; Ali Zaâmoum, un ami et fidèle compagnon de l?auteur du Polygone Etoilé ; Aïcha Kassoul, universitaire en lettres françaises, et enfin Samira Negrouche qui a lu, en dernier, la communication de Lakhdar Mohammed Maougal, universitaire et spécialiste de l?écriture katébienne, qui retrace l?itinéraire de l?écrivain. En ouverture, Omar Mokhtar a tenu simplement à dire les raisons qui l?ont poussé à consacrer son dernier livre, paru récemment à Casbah éditions, à Kateb Yacine. «Ma contribution à l?élaboration de l?ouvrage consiste à apporter, par devoir de mémoire, le maximum d?informations sur l?écrivain.» Ensuite Ali Zaâmoum, ami intime de Kateb Yacine qui l?a suivi dans ses différents parcours, a déclaré : «Nous sommes tous des amis de Kateb Yacine, car quatorze années après sa disparition, nous continuons à lui rendre hommage, à chaque fois qu?une occasion se présente, en parlant de ses écrits, de son combat pour les libertés premières, de son militantisme pour les droits élémentaires.» «Se souvenir de Kateb Yacine, en parler, c?est s?approcher de lui, tenir compte des différents enseignements que recèlent ses divers écrits ; c?est aussi achever son ?uvre, poursuivre ce qu?il a entrepris, et cela en revisitant ses textes.» Romancier, dramaturge et poète, Kateb Yacine, vivant en pleine création, a légué un patrimoine littéraire considérable. «Kateb Yacine est un exemple, un mode d?emploi, une feuille de route à suivre», a affirmé Ali Zaâmoum. L?intervention de Aïcha Kassoul s?est articulée autour du discours de l?écrivain : «Kateb Yacine se cherche lorsqu?il écrit, il cherche ses repères, ses origines, sa culture.» «Quand il écrit en français, il pense, ressent, voit et écoute en arabe ; son écriture est pétrie d?arabité ; son ?uvre contient deux langues : l?arabe et le français.» Ce constat lucide montre qu?écrire en français ou dans une langue qui n?est pas la sienne, ne signifie pas renier sa culture, ses origines, et se détourner de ses repères, contrairement à ce que les détracteurs de Kateb Yacine et des écrivains algériens de langue française ont essayé de faire croire. C?était d?ailleurs le cas pour Malek Haddad qui, à la longue, a fini par se culpabiliser et a arrêté d?écrire. Il s?agit là, selon l?intervenante, d?une autre manière d?assassiner l?écrivain, de l?enfermer dans le refus de soi.