Une vingtaine de familles résidant aux alentours de Koléa, sur le terrain Fidel appartenant à une institution militaire, ont été menacées d?expulsion par celle-ci ce mois-ci. Complètement désorientés, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. La nouvelle, qui est tombée tel un couperet, a laissé perplexes ces familles qui ont transformé le terrain en question en bidonville où les conditions de vie sont difficiles. Un habitant nous fait remarquer : «Nous ne disposons ni d?eau potable ni d?électricité. Nos enfants font leurs devoirs à la lumière des bougies. D?ailleurs beaucoup sont obligés de quitter l?école en raison de son éloignement, du manque de moyens de transport et de la pauvreté. En outre, les conditions d?hygiène sont déplorables ; les ramassages d?ordures ne se font pas et nous avons été obligés de creuser des fosses septiques pour l?évacuation des eaux usées avec tout ce que cela comporte comme risques pour notre santé.» Les familles n?ont eu d?autre recours que de consulter les responsables de l?APC pour trouver une issue à cette expulsion, qui coïncide avec le ramadan et l?hiver. Mais leur démarche n?a pas abouti. «On ne nous connaît qu?à l?approche des élections», lance un habitant qui ajoute, furieux : «Nous sommes marginalisés, les promesses de nous construire des habitations rurales loin de cette zone militaire sont demeurées sans suite.» Quel sort sera réservé à ces familles sommées de quitter les lieux et qui demeurent livrées à elles-mêmes ? Seul l?avenir nous le dira.