Paris Margaret McDonald, une Britannique de 44 ans, reconnue coupable d'avoir créé un réseau de prostitution à travers l?Europe, a été condamnée à quatre ans de prison ferme et 150 000 euros d'amende. Les juges du tribunal correctionnel n'ont pas suivi le parquet, qui avait demandé six ans de prison ferme et 150 000 euros d'amende à l'audience, en septembre. L'avocat de la prévenue, Me Emmanuel Marsigny, a néanmoins annoncé son intention de faire appel. «Margaret McDonald est très déçue de ce résultat car c'est une femme fragile. Ni les jeunes femmes ni les clients ne sont jamais poursuivis dans ce type d'affaires, c'est une hypocrisie totale», a dit l'avocat à la presse. Cette femme, dont c'était l'anniversaire, possède plusieurs diplômes universitaires et parle six langues. Elle aurait constitué, de 1999 à 2002 un réseau, comptant, selon l'accusation, 538 femmes et 56 hommes en France, Italie, Allemagne, Turquie notamment. Les clients, qui ont été interrogés, mais pas inquiétés, étaient exclusivement de riches hommes d'affaires ou des habitués de la «jet-set» parisienne. Les prestations auraient été facturées jusqu'à 1 000 euros de l'heure, dont 30% à 40% revenaient à Margaret McDonald. La défense soulignait que le commerce, dont la légalité est reconnue en France, s'exerçait sans contrainte ni violence. Margaret McDonald a expliqué à l'audience avoir voulu faire «quelque chose par les femmes et pour les femmes et empêcher les hommes de mettre leurs griffes sur les filles». Le personnage a suscité un vif intérêt médiatique et les anciennes «protégées» de la Britannique sont venues au tribunal lui exprimer leur soutien. «Ce jugement est injuste et scandaleux. Allez vous promener tous les soirs dans les quartiers de Paris et admirez le spectacle ! Si vous trouvez que c'est mieux, alors que Margaret a fait ça de manière discrète et distinguée...», a dit à la presse Axelle, une des jeunes membres de l'ancien réseau. Avant la lecture du jugement, la Britannique, vêtue d'un simple survêtement, a adressé un grand sourire et des saluts amicaux à ses anciennes protégées. Elle est restée impassible à la lecture de la sentence. Ancienne employée du Commissariat aux réfugiés des Nations unies au Salvador et au Nicaragua, Margaret McDonald a travaillé dans le marketing chez Hewlett-Packard avant de développer son réseau à partir de 1991 en Italie, puis en 1999 en France. L'appel qu'elle va déposer est risqué puisqu'elle restera sans doute en prison d'ici à l'audience, qui interviendra environ dans un an. Ecrouée depuis mai 2002, elle a déjà purgé 17 mois de détention et aurait pu demander, début 2004, une libération conditionnelle en acceptant la peine de quatre ans ferme. Margaret McDonald semble de toute façon promise à une carrière médiatique à sa sortie de prison. Elle aurait déjà reçu de nombreuses offres de service d'éditeurs, de médias et de sociétés de production audiovisuelles. Le tribunal a également condamné à trois ans de prison ferme et 100 000 euros d'amende par défaut une Allemande de 23 ans, Laura Schleich, actuellement en fuite, qui avait monté un réseau concurrent à celui de la Britannique. Deux personnes qui géraient un hôtel de passe, en face du siège de la Gendarmerie nationale, à Paris, ont été condamnées à des amendes de 60 000 et 20 000 euros.