Résumé de la 3e partie n La jeune veuve a été surprise par les déclarations enflammées du domestique. Quoi qu'il en soit, quelques semaines plus tard survient le quatrième personnage de cette histoire bizarre. Il s'agit d'un ami de la famille. L'éternel ami de la famille, en l'occurrence la quarantaine, célibataire, et probablement amoureux en secret de la jeune veuve, depuis longtemps. Dépassée par une gestion dont elle n'a pas l'habitude, la jeune femme a fait appel à lui pour prendre la direction du domaine. Elle lui fait donc rencontrer le personnel, les gens du voisinage, les fournisseurs, les clients. Cet homme sera désormais leur seul interlocuteur pour tout ce qui concerne l'exploitation du domaine et les problèmes financiers. En clair, c'est un régisseur. Parmi le personnel, dans le voisinage, il se trouve immédiatement des petits malins pour déclarer que le régisseur en question ne tardera pas à prendre en charge l'ultime responsabilité du domaine : la maîtresse de maison. — La vie se déroule alors à peu près comme avant, c'est-à-dire par exemple qu'il y a jour de chasse, dans les collines surplombant le domaine. Au lever du soleil, les invités, le régisseur, les chiens, les fusils, toute cette armada, en costumes adéquats, s'apprête à traquer le gibier minuscule de la région. Lièvres, cailles, perdreaux, colombes s'enfuient aux premiers coups de fusil, mais ce jour-là... c'est un hurlement humain qui jaillit des fourrés. Aucun des participants à la chasse n'en doute une seconde, aucun faisan, aucune vache même, ne pourrait hurler pareillement. Les invités se regardent, se cherchent, se comptent, et il faut bientôt se rendre à I'évidence, le seul manquant à l'appel, c'est le régisseur. Le nouvel arrivant, maître des lieux depuis peu, et déjà considéré comme le futur époux de la jeune et jolie veuve. Mort. Un chasseur maladroit s'explique toujours maladroitement. Il a tiré, explique-t-il, parce qu'il a eu soudain l'intuition de la présence d'un gibier derrière lui. Une intuition, c'est peu. Un bon chasseur eût attendu de voir le gibier... Ensuite, le chasseur maladroit et assassin précise qu'en se retournant il a compris sa méprise, mais qu'il était trop tard, il avait appuyé sur la gâchette comme poussé par une force irrésistible. Accident. Intuition, force irrésistible. Comme tout cela manque de clarté et de précision. Si l'on ajoute ces imprécisions au mystère des aiguilles tordues, on ne peut que se demander dans quelle ambiance de parapsychologie, avec envoûtement et sorcellerie, les rapporteurs de cette histoire voudraient faire tomber le lecteur. La réalité, en ce qui concerne la jeune châtelaine tourangelle, devient tout à fait déprimante. Elle tentait de retrouver le goût de la vie avec cet homme, et la voilà veuve à nouveau. Cette succession de stress la rend d'abord malade, ce qui est malheureusement classique. Profondément déprimée, puis se sentant trop seule, trop isolée, sans affection, la jeune femme décide de prendre un chien. Le chien est le recours en affection. Depuis qu'il s'est approché des premiers humains et de leurs cavernes, pour se nourrir de leurs restes, il a fait du chemin. A présent il a une laisse, un collier, une niche, ou un canapé, voire le lit de son maître, un vétérinaire, et parfois même sa tombe dans un cimetière. La jeune femme a choisi une chienne. Il semble que ce soit un berger allemand, mais les récits à ce sujet ne sont pas très clairs. Une grande chienne en tout cas, affectueuse et tendre, répondant au nom de Princesse. Princesse et sa maîtresse font de longues promenades dans le domaine, Princesse dort au pied du lit de sa maîtresse, Princesse se couche à ses pieds où qu'elle soit. Princesse est la compagne idéale, toujours prête à exprimer sa tendresse, toujours prête à en recevoir en retour. (à suivre...)