Scène n La générale de Hamma El-Kourdouni (Hamma le cordonnier) a été donnée, hier, au Théâtre national et ce, dans le cadre de la manifestation culturelle «Alger, capitale de la culture arabe». Présentée par l'association Massrah de la ville d'Oran, la pièce, écrite par Azeddine Mihoubi et mise en scène par Mohamed Adar, raconte les tribulations d'un cordonnier, ancien dans le métier, qui nourrit l'ambition, une ambition frisant le délire, de créer, avec ses amis, cordonniers comme lui, un parti politique, espérant, par cette initiative qui, au fil des événements, se révèle fabulatrice, mettre de l'ordre dans la profession. Son aventure le conduit dans des errances politiques et fait de lui une personnalité à grande notoriété médiatique. Hamma El-Kourdouni se veut une comédie suscitant l'hilarité du public tant elle comporte de bons moments d'humour. «C'est une pièce qui se veut accessible au public», a déclaré le metteur en scène lors d'un point de presse organisé dans la matinée au Théâtre national. Et d'ajouter : «C'est un théâtre populaire, un théâtre dans lequel le public se reconnaît et dans lequel il ne peut pas s'ennuyer.» «On ne veut pas faire du théâtre élitiste, un théâtre autour duquel le public est amené à réfléchir. Ce n'est pas un théâtre à vocation intellectuelle», a-t-il poursuivi. Ainsi, la pièce adhère à ce que l'on appelle communément le théâtre de boulevard. C'est-à-dire un théâtre cherchant avant tout à divertir l'assistance, à l'égayer et à lui faire vivre des moments d'évasion et d'allégresse. Le texte est d'ailleurs léger, aéré et compréhensible. Le dialogue est fluide et perceptible. C'est une pièce qui privilégie l'humour, le naturel et, parfois, l'instantané. Cela fait qu'à aucun moment un sentiment de lassitude n'est venu peser sur le public. Quant au jeu, il est amusant et sémillant. Les comédiens sont de toute beauté : ils sont attachants et d'une originalité pittoresque. Chacun a sa singularité par laquelle il amuse et fait rire toute la galerie. Parler du jeu, c'est d'emblée parler de la mise en scène. Elle met les personnages en bonne posture scénique. Cette situation rend leur jeu franc et spontané. Elle le rend étonnant. L'association Massrah de la ville d'Oran, créée en 2002 dans le souci de promouvoir et de développer l'activité théâtrale, compte deux générations de comédiens : ceux de l'ancienne génération, c'est-à-dire des professionnels à l'instar de Mohamed Adar, et de jeunes talents, des amateurs. «Associer des professionnels du théâtre à de jeunes talents, c'est assurer la relève, ouvrir la voie aux passionnés du 4e art», a dit Mohamed Adar. Il est à souligner que la pièce sera jouée ce dimanche soir au Théâtre national à 19h, et demain lundi à 15h.