Topographie n L''irruption de ce «volcan» peut intervenir à tout moment. Onze sites industriels sont en effet classés à risques «potentiellement très haut» par les pouvoirs publics. Le gazoduc qui alimente la capitale depuis la raffinerie de Sidi Rzine, la centrale électrique d'El-Hamma et celle de Bab Ezzouar et la raffinerie de Sidi Rzine (sortie est de Baraki) représentent, selon des sources du département de l'environnement, un danger imminent. Il est établi aussi, dans les bilans du même département qui prennent l'allure d'une véritable mise en garde, que beaucoup de sites sensibles encourent le risque toujours sérieux des explosions. Des statistiques donnent un taux effarant de 45% de sites sur un nombre de 80 établissements ayant fait auparavant l'objet d'une enquête par les éléments du département de l'environnement qui ont conclu à la présence de risques. Un taux de 25% concerne les risques toxiques avec les émanations quotidiennes des gaz à forte teneur de toxicité. Sur ce registre, le danger peut être multiplié par trois, voire par quatre si l'on prend en considération le fait aussi que face à ces risques, il existe un inventaire des habitations limitrophes aux sites industriels répertoriés comme dangereux mais aussi et surtout des habitations construites depuis belle lurette, carrément sur des pipelines et qui peuvent «sauter» à tout moment. Mais si la capitale reste de loin la wilaya où l'on enregistre le plus grand nombre de zones classées rouges et donc susceptibles d'être éradiquées pour éliminer tout risque, il n'en demeure pas moins que le danger guette aussi d'autres régions du pays, de par la topographie de la sinistralité constatée. En effet, dans les mises en garde du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, il est mentionné l'existence de pas moins de 780 sites à haut risque à Béjaïa, pas moins de 550 sites à Batna, et plus de 450 à Ouargla dont la fameuse «ville poudrière» de Hassi Messaoud. Le même bilan fait ressortir aussi que plus de 4 000 constructions sont érigées sur des pipes, au mépris de la réglementation en vigueur, mais aussi au mépris du respect des périmètres de sûreté et de sécurité. Les spécialistes de la sécurité industrielle prédisent même le pire si une délocalisation des populations n'est pas entreprise dans l'immédiat. Le scénario le plus pessimiste donne plus de 100 000 morts, soit l'équivalent des victimes de la bombe atomique de Nagasaki.