Chorégraphie n Accompagné tour à tour, ou parfois conjointement par le chant et la guitare, Galvan de Los Reyes se lance sur scène dans un jet sec, vif et subit. Poursuivant son action culturelle s'inscrivant dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», l'institut Cervantès (Centre culturel espagnol d'Alger) a présenté hier à la salle Ibn- Zeydoun (Riad-el-Feth), un spectacle de danse et de chant flamenco assuré par Galvan de Los Reyes (danse), Fernando Torremoto (chant) et Pedro Sierra (guitare). Trois composants qui ont fait une performance artistique, une démonstration se révélant une création dans la mesure où Galvan de Los Reyes met en scène une chorégraphie inspirée de la tradition flamenco et non pas une expression corporelle relevant littéralement du folklore. Cette chorégraphie se veut également contemporaine, donc l'interprète se situe entre un flamenco traditionnel et un autre s'inscrivant dans la contemporanéité. Accompagné tour à tour, ou parfois conjointement par le chant et la guitare, Galvan de Los Reyes se lance sur scène, et dans un jet sec, vif et subit, il laisse son corps tout entier obéir au rythme des pulsions intérieures. Il frappe de ses pieds le plancher. Il recommence de plus en plus fortement, furieusement pour laisser plus tard, et peu à peu, la tension choir, retrouvant ainsi une cadence plus calme et langoureuse, une sensualité dite au masculin. Il trace, çà et là, diverses trajectoires de ses pieds sur le sol, de ses mains dans l'air, le vide. Tout son corps s'impose comme étant une entité matérielle, une présence vivante et vigoureusement expressive. Il danse çà et là ; et dans ce jeu corporel, Galvan de Los Reyes donne l'impression qu'il est en train de danser avec un / ou une partenaire. Une personne anonyme, invisible mais dont la présence se fait manifestement sentir et par le regard et par le geste. Il fixe de son regard le vide, il lui tend la main comme s'il s'adresse à une connaissance. Le chant de Fernado Torremoto accentue le pas, ponctue le mouvement, libère le corps dans un élan fait d'éclat et de fougue. Sa voix aux inflexions plaintives, voix amoureusement accompagnée par la guitare, un jeu se faisant avec doigté et finesse, contient toute la charge émotionnelle. Cela confère au jeu plus de théâtralité et donc de dramaturgie. Galvan de Los Reyes joue d'ailleurs des scènes, des images qui ne se voient pas mais qui se ressentent.