Constat n L'avancée rapide de la science et de la recherche scientifique et les difficultés de la mission des professionnels de la santé imposent le devoir de statuer sur une éthique dans la politique de santé mondiale. L'éthique n'est ni une science, ni une philosophie, ni une morale mais une légitimité sociale, cultuelle et un éternel questionnement devant toute avancée scientifique. C'est une réflexion sur la meilleure façon de protéger la dignité humaine et l'observance du respect des préceptes moraux. Et ainsi mettre en garde contre les dérives possibles de l'avancée de la science afin de fournir les éléments nécessaires pour prendre les décisions adéquates. Car les nouvelles technologies apportent parfois une nouvelle menace pour la dignité humaine. Le clonage, la recherche sur les cellules souches, la manipulation génétique sont autant d'avancées scientifiques qui peuvent facilement conduire vers des dérives très importantes pouvant conduire à des catastrophes dont l'importance ne peut être mesurée que tardivement, comme cela s'est passé avec certains médicaments qui ont provoqué plus de nuisances que de bien au malade. L'éthique donc, diffère de la morale car celle-ci est l'ensemble de valeurs sociales et s'inscrit dans la réalité temporelle et géographique d'un côté. Et diffère de la déontologie, gérée par la loi pour déterminer ce qu'il faut faire, les devoirs et les limites, de l'autre. L'éthique participe d'un sentiment personnel, une interprétation personnelle d'un consentement éclairé. Des questions plus pratiques ont été soulevées durant le premier séminaire sur l'éthique médicale organisé conjointement par la Faculté de médecine d'Alger, le Conseil national de l'éthique des sciences médicales, la Faculté de médecine d'Amiens (France) et de la Ligue internationale pour l'éthique médicale qui s'est tenu le week-end dernier au Palais de la culture d'Alger. Les questions de praticiens et chercheurs étaient regroupées sous quatre thèmes principaux. Le premier thème portait sur l'éthique et la transplantation. Qui transplanter ? à qui enlever l'organe et à qui le greffer et dans quelles conditions ? des questions qui renvoient au rapport de l'homme à son corps et à la mort, sans oublier, le précepte du don de soi qui veut vraiment dire ce qu'il veut dire dans le cas échéant. Dans le deuxième thème, l'éthique et le diagnostic anténatal, les praticiens sont confrontés au problème de l'atteinte à l'embryon et le sujet délicat qui a suscité de vives discussions concernant l'interruption médicale de la grossesse du point de vue culturel et de la législation. L'éthique et la thérapeutique fut le troisième thème regroupant des questionnements sur les effets inverses de la thérapeutique (soins), et les Iatrogènes ou maladies provoquées par le traitement pour cause de mauvais maniement du médicament ou une posologie (dosage) inadéquat. Le dernier thème fut l'éthique et l'enseignement. Doit-on enseigner l'éthique ? à partir de quand ? et comment dispenser les cours ? Pour finir, cette citation de Rabelais «science sans conscience n'est que ruine de l'âme».