Le pied est le symbole universel de la stabilité et de la fermeté : aussi, en être dépourvu signifie perte d'équilibre, instabilité, et, par conséquent, vulnérabilité. On connaît le mythe d'origine africaine d'Antée, repris par la mythologie grecque. Selon le récit le plus courant, ce fils de Poséidon, Dieu de la mer et de la Terre, était un géant malfaisant qui s'attaquait aux étrangers qu'il dépouillait de leurs biens et qu'il faisait mourir. A chaque fois qu'il tombait ou même qu'il posait le pied sur le sol, il puisait des forces nouvelles, ce qui le rendait pratiquement invincible. Hercule, aidé par les dieux, a décidé de le mettre hors d'état de nuire. Il s'est attaqué au géant et, celui-ci, les pieds bien posés sur le sol, puisant des forces gigantesques, allait l'emporter. C'est alors que le héros a eu l'idée de le soulever et de le maintenir au-dessus du sol, le temps de l'étouffer dans ses bras puissants. Cette correspondance du pied avec la terre se retrouve dans la mythologie hindoue, le Bouddha, quand il n'est pas représenté par une icône est figuré par une empreinte de pied, qui est également une représentation de la Terre : dans la même mythologie, on rapporte que le Bouddha, encore enfant, a mesuré l'univers, en effectuant sept pas dans les quatre directions de l'espace. Une autre divinité, Vishnou, a mesuré également l'univers, mais en trois pas seulement, l'un embrassant la terre, l'autre le ciel, le troisième le monde intermédiaire entre eux.