Les sources musulmanes évoquent les Houara, ancêtres des Touaregs, que les conquérants arabes ont eu à combattre. On pense que c'est les progrès de la conquête, avec la destruction notamment des places fortes de Barka, de Tripoli et du Fezzan, par Okba Ibn Nafie' qui va précipiter l'exode des Houara vers le désert. En réalité, cet exode a commencé bien avant la conquête arabe. On sait aussi que le Fezzan était appelé, en berbère Tardja, ce qui fait dire à certains auteurs que c'est de ce toponyme que provient le nom de Targui, pluriel touareg, à l'origine du français touareg, pris comme singulier. Signalons cependant que les Targuis ne se désignent pas eux-mêmes par ce nom mais par celui d'Imuhagh : dans les régions plus au sud, le mot est prononcé amajagh, pluriel imujagh : les deux mots sont la forme locale de amazigh, terme attesté depuis l'antiquité, sous diverses formes (Mazises, Mazikek), est employé encore, dans certaines régions du Maghreb, pour désigner des groupes berbèrophones et leur langue. Le mot, comme on le sait, est devenu aujourd'hui, la dénomination générique des Berbères. Les Huara se sont imposés en refoulant les populations locales, les Isbaten, dont il a été question plus haut.