Des entreprises fermées, des produits contrefaits et une importation anarchique. Ce sont les maux qui rongent le secteur des textiles et le condamnent à l'asphyxie. Pourtant, les professionnels jurent qu'il existe encore une voie de salut si des mesures de relance sont prises par les autorités. Le secteur privé, qui tentait de résister à cette conjoncture fort difficile, est en net recul, induisant la mise au chômage de milliers de travailleurs. Cette situation d'impasse dans laquelle se trouve l'industrie textile qui s'explique par l'absence de tout soutien à l'investissement par l'Etat contrairement à d'autres pays comme la Tunisie et le Maroc où il existe une aide massive des pouvoirs publics pour ce secteur. D'autres raisons favoriseront l'éclatement des entreprises de textiles qui constituaient auparavant les fleurons de l'économie algérienne. Les professionnels de ce secteur sont ainsi pessimistes, aujourd'hui, face aux importations massives, aux «circuits parallèles», et à la contrefaçon qui a pratiquement laminé les industries locales. Face à l'invasion chinoise, le textile algérien n'a plus la cote. Les produits asiatiques à bas prix exposés dans des petits magasins des grandes villes ont la réputation de bien se vendre. En revanche, des industriels algériens peinent à placer leurs produits, dont pourtant la qualité a bien été améliorée. Comment expliquer, donc, cette descente aux enfers ? Les pouvoirs publics en charge du dossier et les industriels publics et privés constatent que «des facteurs parfois objectifs relatifs aux coûts de la matière première, l'accord d'association avec l'Union européenne et l'ouverture des frontières à tout-venant contribuent à cette crise». Ainsi, les chiffres balisés par des études menées en 2004 et en 2005 font état «de fermeture de 5 000 unités du secteur privé dont 3 000 ateliers de production de la confection et habillement». Une conséquence ayant été des plus néfastes pour les industriels privés qui ont «changé d'activités ou se sont convertis à l'importation». Pis encore, l'étude signale que «les circuits de l'importation des produits contrefaits, provenant essentiellement de la Chine, a fait une recette de 6 milliards de dinars». Et ceci en l'espace de quelques années. Du coup, c'est la friperie et les produits de moindre qualité qui ont envahi le marché national avec parfois la négligence du contrôle de la qualité et le laisser-aller dans les prix. Actuellement, des tentatives de ranimer les industries textiles dans une phase comateuse se font par un retour timide au partenariat. Mais les professionnels jugent nécessaire cette action d'autant qu'ils n'ont plus le choix : s'adapter ou disparaître. Sur ce front, il existe une ferme volonté de relancer l'industrie du coton à travers des contrats avec des firmes européennes. D'autre part, les opérateurs du secteur suggèrent de mettre sur pied une «véritable industrie des polyesters et de la fibre synthétique, matières indispensables pour la production textile en Algérie». En attendant, la crise continue à faire des victimes.