Au milieu du XVIIe siècle, les Imanan chorfas, originaires du Maroc, parviennent en tissant des alliances avec les femmes de l'aristocratie targuie à s'imposer en pratiquant un double système de filiation : patrilinéaire pour les consanguins, réclamant une origine «arabe» et matrilinéaire pour les utérins se disant «targuis». Les Imanan se prévalaient aussi de leur prestige religieux et de leur connaissance de la langue arabe, pour s'imposer. Ils vont, non seulement, exercer le pouvoir politique, mais aussi contrôler le commerce caravanier, en contrôlant des cités comme Ghât ou djanet, par où passaient les caravanes se rendant à l'est. Mais le comportement tyrannique des Imanan, provoque la révolte des populations sous leur domination : un chef uraghen du Niger tue, en 1666, leur chef, goma, et s'empare du pouvoir. Les imanan sont, à leur tour, persécutés, mais aucun clan targui ne parvient à prendre le dessus. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour voir les Kel-ahaggar s'imposer : un de leurs chefs, Salah, prend le titre de chef suprême, amenokal, titre qui va revenir, à sa mort, à son fils Mohamed al-Khir, puis au fils de celui-ci, Sidi, qui épouse une Kel-ghela, Kella, que l'on donne comme descendante directe, en ligne utérine, de Tin Hinan. Cette ascendance va assurer au clan de sidi, les Tedjehe n U-sidi, la suprématie pendant les deux siècles qui vont suivre, même si d'autres tribus vont le leur disputer.