Résumé de la 39e partie n Samia est toujours mal à l'aise quand on parle de l'absence de ressemblance entre la petite Lamia et ses parents. Elle est très inquiète : si la mère de Ouarda s'est rendu compte que le fils du jardinier ressemble beaucoup au petit Djamel, c'est qu'il doit lui ressembler effectivement. Quelques jours après la conversation avec Fatima, elle se rend chez Assia, la femme du jardinier, dans l'intention de voir son fils. Elle a pris quelques vêtements de ses enfants pour les lui offrir. — Oh, Lalla, dit la femme du jardinier, je te remercie beaucoup ! — C'est pour le petit, dit Samia. Il a sympathisé avec mes enfants, ils jouent souvent ensemble. — Mohamed est très timide ! — Et beau garçon à ce qu'il paraît ! — Tes enfants sont plus beaux, lalla ! — Je voudrais le voir... Tu peux l'appeler ? — Bien sûr. Elle va chercher l'enfant. Samia sursaute en le voyant arriver. Elle l'a déjà vu, mais c'est la première fois qu'elle le regarde attentivement. La vieille Fatima a raison : il ressemble au petit Djamel qui vient de naître. La ressemblance se verra encore plus, au fur et à mesure que les années passent, quand les deux enfants grandiront. Le petit Mohamed la regarde, intimidé, à moitié caché derrière sa mère. — Viens, lui dit Samia. Mais il refuse d'aller vers elle. Elle lui tend une pièce de monnaie. — Tu achèteras des bonbons ! L'enfant refuse toujours. Sa mère veut le forcer, il se met à pleurer. — Laisse-le, dit Samia. — Excuse-le, lalla... — Dis-moi, Assia, ce petit ne ressemble pas à tes autres enfants... il est blond, alors que les autres sont bruns. Assia sourit. — C'est ce que tout le monde dit. — Il y a peut-être des blonds dans ta famille ou celle de ton époux... — Non, il n'y en a pas... — Bouh, dit Samia, tu le dis, comme ça, sans hésiter... — Et pourquoi ne le dirai-je pas, lalla, ce n'est pas une honte... — Je sais, mais je pense qu'il ne faut pas le dire... Cela ferait bizarre... Des gens pourraient penser qu'il ne s'agit pas de ton fils ! La pauvre femme s'écrie. — Comment cela, pas mon fils ? Mais tout le monde sait que c'est mon fils ! — Je sais, je sais... Mais il ne faut pas éveiller les soupçons des gens... quand on te dit que ton fils est blond et qu'il ne ressemble pas à tes autres enfants, dis qu'il tient de son oncle maternel... tu comprends, comme ça, on ne t'importunera pas ! — Oui, dit la jeune femme. Mais elle ne comprend pas tout à fait ce que veut dire la belle-sœur de ses patrons (à suivre...)